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Archives par mot-clé: Benoît XVI

Religion, quand tu nous tiens !

Posté le 17 décembre 2019 Par ABA Publié dans Religion Laisser un commentaire

Patrice Dartevelle

L’islam, l’islamisme (surtout) et le Coran intéressent de plus en plus, chacun en a fait le constat. On ne compte plus les livres sur l’islamisme et le débat fait rage sur ses causes et la façon d’en éviter les conséquences. Le Coran lui-même a suscité en peu d’années plus de publications qu’en quelques décennies, tout simplement parce que l’intérêt du public a permis la formation de spécialistes bien plus nombreux qu’autrefois[1].

Parmi les publications, on trouve également des débats de différentes compositions. Ainsi j’ai déjà rendu compte ici même d’un débat entre un athée et un musulman[2]. Le musulman s’y débat avec l’interprétation du Coran pour sauver celui-ci en tentant de l’adapter à l’univers contemporain de type occidental.

Je vais reparler d’un certain nombre de questions proches ou connexes de celles que j’avais abordées précédemment mais je ne reviendrai pas sur mon avis final : les musulmans doivent admettre que le Coran est une œuvre humaine, datée et localisée. Pour l’« actualiser », il faut – comme les chrétiens ont fini par le faire – tordre le texte, sélectionner les passages et au fond faire un travail de fiction.

À la mi-2019, le texte d’un autre débat entre un musulman et un chrétien catholique a été publié[3].

Le catholique est Rémi Vrague, un spécialiste d’histoire de la philosophie antique et médiévale, domaines qu’il enseigne à la Sorbonne. Il a également travaillé les langues et les mondes juifs et arabes, nécessité d’historien de la philosophie médiévale oblige. C’est un homme considéré comme assez traditionaliste mais qui est néanmoins un universitaire des XXe et XXIe siècles. Le titre d’un de ses livres, Modérément moderne (2013), le situe bien.

La controverse le fait voir comme constamment soucieux de montrer la supériorité du christianisme sur l’islam, ce qui le conduit l’une ou l’autre fois à des affirmations étonnamment sommaires, à des oublis plus que singuliers. Ainsi reprocher au musulman des pogroms contre les juifs en Palestine – dès avant la création même d’Israël, précise-t-il – me laisse sans voix. Certes les orthodoxes ont pris une large part à l’affaire en Europe mais les catholiques polonais et allemands n’étaient pas à la traîne, pas plus que les luthériens. Diable, mettre de nos jours l’Holocauste entre parenthèses peut interroger sur les phénomènes de cécité inconsciente. En revanche il dit clairement que « Nous avons aujourd’hui de la chance de vivre en Occident dans des sociétés où la puissance publique est neutre ». C’est parfait mais encore faut-il voir que la présence de plus en plus massive des musulmans en France a abouti à ce que la très grande majorité des catholiques même très affirmés (je dirais surtout eux pour s’opposer aux musulmans), avec à leur tête la plupart des évêques, se réclament maintenant de la laïcité (comme concept, pas comme mouvement évidemment). Sur le ton de l’humour certes servant à manifester sa réticence face au Vatican actuel, R. Brague envisage un moment que le pape actuel puisse proférer une stupidité.

Souleymane Bachir Diagne est un philosophe sénégalais. Il est actuellement professeur de philosophie à l’Université Columbia à New-York après avoir enseigné vingt ans la matière en Afrique. Il se donne comme un homme ouvert, personnellement monogame et hostile à la polygamie. Il se réfugie vite dans des interprétations lénifiantes du texte coranique et se retranche et se referme plus d’une fois derrière le milliard et demi de musulmans dans le monde, chiffre qui lui semble clore le débat. J’y reviens plus loin.

Le schéma du dialogue repose sur un questionnement de l’islam et du Coran. R. Brague attaque et B. Diagne défend. Si, les deux interlocuteurs sont de religions différentes, ils sont tous deux très croyants. Selon les cas, ils convergent ou divergent et c’est parfois plus complexe encore. Ils peuvent se donner la main pour éluder un problème ou pour le déplacer. L‘athée ne peut qu’être vigilant en examinant quelques points particulièrement saillants de la controverse.

Dénoncer l’islamophobie pour restreindre la liberté

Lors d’un moment de discussion historique avec R. Brague, B. Diagne tranche : « La question n’est pas de savoir ce qui s’est passé exactement sur le plan historique, mais ce que croient les musulmans ». D’une certaine manière, la formule n’est pas dépourvue de sens (je dirais que Jésus ait existé ou non, le plus important est que quelques décennies après la date de sa mort, il y avait des chrétiens) mais c’est commodément écarter le poids de l’histoire. C’est surtout écarter le tranchant du vrai et du faux et discréditer toute contestation, très vite au nom de l’islamophobie. Bien entendu, R. Brague ne peut le suivre : l’Incarnation doit être une réalité historique pour un catholique traditionnel.

B. Diagne adopte un raisonnement de même type face la question de l’historicité de la reconstruction de la kaaba à La Mecque par Mahomet. Pour lui il faut distinguer la logique du vrai et celle du sens et conclut « Voilà ce que croient un milliard et demi de musulmans ». La vérité lui semble bien peu de chose.

Que l’ouvrage de Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont-Saint-Michel (2008), qui soutient, contrairement aux idées reçues, que l’héritage grec s’est transmis directement par Constantinople et que les Arabes n’ont en réalité pas joué grand rôle dans ce transfert, soit contesté par de nombreux spécialistes – mais pas tous – est certain, mais imaginer que c’est l’islamophobie qui a incité Gouguenheim à défendre sa thèse est absurde. Je dirais même l’inverse : ce qui a gêné bien des spécialistes et suscité des réactions virulentes sous des formes inhabituelles pour un débat d’histoire intellectuelle médiévale particulièrement pointu (des pétitions de médiévistes dans la grande presse), c’est le refus irrationnel de voir entacher et diminuer le rôle de musulmans et ce pour des raisons strictement contemporaines.

Ce point est un cas de nette opposition entre les protagonistes. On peut aller plus loin dans la question de l’islamophobie. B. Diagne tire de quelques problèmes la conclusion que « L’idée simple qu’il faut traiter les autres avec respect est en train de disparaître chez beaucoup ». L’invraisemblance quant aux faits est énorme.

R. Brague, en revanche, voit bien (ce n’est peut-être pas si spontané, un livre l’a accusé d’islamophobie savante en 2009 – il avait jugé favorablement le travail de Gouguenheim) qu’il y a chez B. Diagne une confusion entre le respect des idées et celui dû aux hommes. Il relève que le terme « islamophobie », construit sur des mots comme « agoraphobie » ou « claustrophobie » renvoie à une maladie mentale. Il aboutit à s’interdire tout jugement de valeur. Je devrais conclure que le musulman sénégalais, si occidentalisé en apparence, reste hermétique à la modernité démocratique mais à voir l’état des débats sur l’islamophobie en Europe (heureusement Henri Pena-Ruiz a tenu bon !), je ne suis plus très sûr du sens de la liberté sur notre continent.

Islam et liberté

Un chapitre est consacré à la liberté dans l’islam. Remarquons d’abord, avant d’examiner ce qu’on nous donne, qu’on n’y consacre pas une ligne à l’oppression ordinaire dans beaucoup de pays à majorité musulmane sur le plan général et spécialement en matière religieuse. Quand, par ailleurs dans le livre, R. Brague soulève cette question, B. Diagne sort l’exemple providentiel de la Tunisie, sans noter qu’il est largement isolé.

Un autre chapitre, plus attendu, traite du célèbre verset « Pas de contrainte en religion » (sourate 2, verset 256).

R. Brague et B. Diagne, loin de s’interroger sur les contradictions entre le Coran et la pratique réelle ou sur ce qu’implique le Coran, conviennent tous deux que le verset n’est pas une interdiction mais un constat :

lorsqu’on est dans la religion vraie, on ne ressent aucune contrainte, car la vérité se distingue elle-même de l’erreur. Lorsqu’on est dans la vraie religion, on y est comme un poisson dans l’eau,

déclare R. Brague. Évidemment reste la question de la « vraie » religion et B. Biagne a tôt fait de répliquer que le verset ne contient pas le mot « islam ». Pour lui le texte veut dire c’est la foi en un Dieu unique qui est première chez l’humain, c’est-à-dire que le monothéisme précède toute détérioration polythéiste. L’argument est purement théologique et arbitraire. Le monothéisme est tardif et l’histoire de son apparition même dans le judaïsme est fort longue[4]. La question est que pour B. Diagne, cette situation originelle fait qu’« il est de notre responsabilité individuelle de nous souvenir du Dieu un ». Mais à ce compte, quel est le statut de celui qui ne s’en souvient pas ? Est-il un humain pour Bachir Diagne ? R. Brague reste coi là-dessus.

Dans le chapitre sur la liberté, on a le même évitement. Le débat, intéressant par lui-même, porte sur la question de savoir si l’humain est libre dans ses actions ou s’il suit une voie prédéterminée. R. Brague oppose au musulman la question du fatalisme musulman et le verset « Dieu vous crée et crée ce que vous faites ». La réponse de B. Diagne est catégorique :

L’homme qui comprend réellement qui il est comprend qu’il ne pourra se réaliser qu’en s’identifiant à la volonté de Dieu. Du coup, la distinction entre la volonté humaine et la volonté divine n’a plus de sens.

On est là en plein mysticisme, royaume de l’affirmation gratuite et fermée. À ce stade, les athées ne peuvent évidemment plus comprendre.

Raison et foi

Un chapitre révélateur et, peut-être, étonnant traite de la raison en islam. Les deux compères font d’emblée très fort pour des croyants. Rémi Brague commence par dire qu’« on peut être chrétien et intégralement rationaliste » (je ne chipoterais que l’adverbe) et poursuit en affirmant que « [l]es chrétiens sont les seuls rationalistes, car ce sont les seuls à croire que Dieu est lié à a raison ». Quant à Bachir Diagne, il déclare tout de suite abruptement : « Je suis moi aussi un rationaliste forcené ». Question de se donner un peu de crédibilité, B. Diagne fait fond sur le cas du philosophe arabe rationaliste né à Cordoue, Averroès (mort en 1198), qui dit dans son Traité décisif que non seulement la démarche rationnelle est permise mais qu’elle est même obligatoire. Si le texte révélé semble en contradiction avec la raison, il faut, selon Averroès, interpréter le texte sacré pour le concilier avec la raison. Comme il le fait à plusieurs reprises, B. Diagne appelle à son secours les mutazilites, les représentants du courant rationaliste des débuts de l’islam, qui vont jusqu’à remettre en cause le caractère incréé du Coran.

R. Brague a beau jeu de rétorquer qu’Averroès a été finalement démis de ses hautes fonctions de juge de haut rang à Séville, condamné et exilé et que de toute manière il n’a pas eu d’écho dans le monde musulman. Immédiatement après lui, commence la pétrification de l’islam. Du côté sunnite, il n’y aura pas de philosophe avant de très nombreux siècles. Quant aux mutazilites, ils sont défaits au IXe siècle et disparaissent le siècle suivant. Il est malaisé dès lors pour un musulman de se réclamer du rationalisme. La réponse de B. Diagne est qu’un seul exemple suffit à infirmer la règle générale de l’absence de philosophie musulmane pendant près d’un millénaire.

Mais sa vraie réponse est ailleurs. Immédiatement après avoir formulé sa déclaration de rationalisme forcené, il ajoute : « Mais je crois également […] que le mysticisme fleurit à l’extrême pointe de la raison ». Il n’est pas le premier mystique à dire cela.

Dans son allocution de Ratisbonne du 12 septembre 2006 qui a suscité tant de remous dans le monde musulman, Benoît XVI opérait une classification que j’avais trouvé un peu surprenante en ce qui concerne l’islam [5]. Il positionnait le catholicisme comme la parfaite harmonie entre le rationalisme des Lumières et un islam intégralement dédié à la foi. Je crains qu’à suivre B. Diagne, il me faille donner raison à l’ancien pape. Si la raison n’est faite que pour accéder au mystique, on est fondamentalement dans le mystique.

Le ping-pong de l’interprétation du Coran

Terminons par le point central de l’interprétation du Coran. Même si je ne suis pas arabisant, ma perplexité est grande ici aussi.

À plusieurs reprises, R. Brague propose un verset du Coran, à ses yeux indubitablement embarrassant pour un musulman. C’est le cas par exemple de la sourate 9, verset 5 : « Tuez les polythéistes, partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades ». B. Diagne réplique, certes, que la Bible (il veut dire l’Ancien Testament) autorise de réduire un peuple à néant – ce qui est exact – et confesse que, en revanche, les Évangiles sont pacifiques – ce qui est également exact – mais s’empresse de dire que s’il est vrai qu’il y a bien dans le Coran des versets qui appellent à combattre, il y en a aussi d’autres, qui ne sont pas belliqueux. Il continue en formulant sa théorie sur ce genre de problème en objectant que si on lui oppose un verset qui dit noir, il en trouvera toujours un autre qui dit blanc, ce qui n’est en effet peut-être pas impossible. Il parle de « ping-pong inutile » qui ne peut mener à quoi que ce soit.

Plus surprenant, il ne réplique rien de précis quand Rémi Brague veut lui exposer que l’interprétation des versets coraniques n’est pas possible au sens occidental du mot et pour cela lui propose le verset (33,59) qui dit, dans la traduction qu’il utilise, « Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes de se couvrir de leurs voiles ». R. Brague en conclut que l’obligation du voile ne se discute pas dans son principe et ne peut l’être que dans la forme et l’étendue du voile. La situation de ceux des dogmes catholiques promulgués depuis le Concile de Vatican I en 1870 sous le couvert de l’infaillibilité pontificale aboutit à la même chose, mais soit.

Pourtant B. Diagne a ordinairement recours à la traduction du Coran de Jacques Berque, souvent considérée comme la plus fiable par les non-croyants. Or Berque ne traduit pas par « voiles » mais par « mantes », en précisant bien en note que le voile, le fichu couvrant la tête, est un autre mot en arabe coranique [6]. Allez savoir…

On est entre croyants, ce qui évite de devoir poser la bonne question : quel sens y a-t-il à recourir à un texte, ou des textes, obscurs, contradictoires, ininterprétables ? Quand se décideront-ils à poser cette bonne question ?


Notes

  1. Au début de 2019, François Déroche, titulaire de la chaire « Histoire du Coran. Texte et transmission » au Collège de France a publié le Coran, une histoire plurielle. Essai sur la formation du texte coranique, Paris, Seuil, 2019, 302 p., et, fin novembre de cette même année, Guillaume Dye (ULB) et Mohammad Ali Amir-Moezzi (École Pratique des Hautes Études) publiaient un copieux ouvrage collectif de 3.408 pages en trois volumes, Le Coran des historiens, Paris, Éditions du Cerf, 2019 (présentation dans Le Soir du 27 novembre 2019). ↑
  2. Patrice Dartevelle, « Le Coran en libre-service », mis en ligne le 21 octobre 2018 sur athees.net, disponible dans le volume 6 (2019), pp. 67-79 de la revue L’Athée. L’article portait sur le débat entre l’athée Sam Harris et le musulman Maaajid Nawaz publié dans L’islam et l’avenir de la tolérance, 2012. ↑
  3. Rémi Brague et Souleymane Bachir Diagne, La controverse. Dialogue sur l’islam, Paris, Stock/Philosophie Magazine Éditions, 192 p. L’entretien est mené par Michel Eltchaninoff. ↑
  4. Pour s’en convaincre, il suffit de lire Thomas Römer (professeur au Collège de France), L’invention de Dieu, Paris, Seuil, 2014 (2017 dans la série Points-Histoire, version que j’ai lue). ↑
  5. Patrice Dartevelle, « Le théologien et les mosquées », Espace de libertés N° 347 (novembre 2006), pp. 26-27. ↑
  6. Jacques Berque, Le Coran. Essai de traduction, Paris Albin Michel, 1990 et 1995, édition de poche 2002 que j’ai utilisée. ↑
Tags : Benoît XVI coran foi ISLAMOPHOBIE liberté d’expression mysticisme raison voile

Europe et religions. Retournements et enjeux

Posté le 18 mai 2019 Par ABA Publié dans Religion 1 Commentaire
Concile Vatican II

Concile Vatican II

Patrice Dartevelle

La question de l’Europe et du christianisme qui lui serait indissolublement lié fait toujours couler de l’encre. Dernière elle, frétille surtout celle de l’impensable pour d’aucuns d’une société sans religion et, à un degré moindre et quelque peu contradictoire, celle de la pénétration de l’islam.

Houellebecq, pourtant athée (certes pas du modèle standard puisqu’il méprise la Renaissance et les Lumières) affirme en 1998 dans Les Particules élémentaires que toute société a besoin « d’une religion quelconque » même si c’est sans doute une manière de dire son hostilité à l’individualisme[1].

Cette persistance a quelque chose d’étrange à mes yeux tant elle a peu de fondement théorique et tant elle est aveugle face à la réalité élémentaire, du moins européenne.

Olivier Roy vient de reprendre la question et en donne une vision qui n’encourt vraiment pas les mêmes reproches, même si je me réserve de critiquer une forme de généralisation simplificatrice.

Remarquons d’abord avec lui que le plus souvent ceux des croyants qui veulent s’illusionner parlent des « racines chrétiennes ». Que le christianisme ait eu une influence dans la construction des esprits et des mentalités en Occident n’est pas niable[2], mais « racines » renvoie – hypocritement – au passé. En plus l’image est hasardeuse : ce sont les arbres qui ont des racines dont on ne peut les couper sans qu’ils ne meurent ; les hommes ont des jambes et peuvent s’éloigner de leurs « racines ».

Olivier Roy relève le terme « racines » avec le même sourire que moi et le titre de son récent ouvrage, L’Europe est-elle chrétienne ? ne prête pas le flanc à la critique[3]. Il est surtout connu pour son conflit avec Gilles Kepel sur les causes de la radicalisation islamiste. Pour lui le phénomène relève d’une islamisation de la radicalité, c’est-à-dire d’un malaise social au sens large qui finit par trouver un exutoire dans une certaine vision de l’islam. Ça me semble fort dédouaner la religion, mais il n’est pas sûr que cette thèse soit totalement incompatible avec celle – la religion est la vraie source du problème – de Gilles Kepel.

O. Roy nous propose une synthèse de la modification des croyances religieuses au XXe siècle, fondée sur la distinction entre religion comme foi ou comme référence identitaire. Il y intègre la présence récente de l’islam et ses conséquences pour l’ensemble du domaine des religions.

La sécularisation de l’Europe

La base de l’histoire contemporaine des religions, c’est la sécularisation, la déchristianisation. C’est l’évidence, dira-t-on, mais je reste surpris d’entendre certains, même des athées faire et dire comme si Pie IX et Vatican I étaient à nos portes.

Pourtant En France et en Belgique (c’est parfois encore moindre ailleurs), la proportion de messalisants n’atteint plus aujourd’hui 5 % contre par exemple 27 % en 1952 en France, rappelle O. Roy. Pour les pays moins croyants, le phénomène est ancien, mais s’accélère dans les années 1960. Dans un pays plus catholique comme l’Irlande, le phénomène est plus récent et brutal. L’Irlande légalise en 1995 le divorce, en 2015 le mariage homosexuel, en 2018 par 68 % des voix l’avortement – refusé en 1993 par 63 %. Même dans un bastion dur du catholicisme comme la Pologne, on passe de 57% de messalisants en 1982 à 36 % en 2016. Le phénomène doit plus à l’abandon de la pratique religieuse qu’au renouvellement des générations.

La baisse des vocations sacerdotales est encore plus spectaculaire. Il y a 2.000 ordinations de prêtres en France en 1948, et c’est le maximum historique observé, contre moins de 100 par an depuis 2000.

Les changements législatifs provoqués par la sécularisation tels que ceux cités pour l’Irlande, ne sont jamais remis en cause au point d’être menacés. Il y a comme un effet de cliquet, relève O. Roy.

Bien évidemment si, au lieu de prendre comme critère l’assiduité au culte, on prend les déclarations d’opinion des gens, on arrive à des chiffres très supérieurs. Encore actuellement en France comme en Belgique, 50 à 60 % des sondés se déclarent catholiques. Mais en observant ce fait bien connu, O. Roy en tire une conclusion centrale. En 2007 59% des Français se déclarent catholiques, mais il n’y a que 38 % des Français qui déclarent croire en Dieu (et ils peuvent être catholiques, mais aussi musulmans, juifs croyants, etc.). Donc un minimum de 21% des Français parmi ceux qui se déclarent catholiques ne croient pas en Dieu. Ce n’est pas propre à la France, c’est pire au Danemark : 76 % des Danois se déclarent luthériens, mais seuls 25 % croient que Jésus est le fils de Dieu.

Ceci mène à un des principaux schèmes explicatifs mis en avant par O. Roy : il y a le christianisme de foi et le christianisme identitaire. Celui-ci est porté par des non-pratiquants, des gens qui se disent catholiques en récusant des dogmes de l’Église, voire des non-croyants. Ils tiennent à une tradition, dont il est pénible de se détacher (les parents, les grands-parents…). Dans les cas belge et allemand, l’existence d’un fort pilier catholique (et protestant en Allemagne), avec son réseau scolaire, social et politique facilite cette position-clef pour la compréhension. Elle nous montre qu’un raisonnement purement théologico-philosophique dans l’analyse des religions a d’étroites limites.

Si les organisations diffèrent de pays à pays (des pays à religion d’État à la France de la loi de 1905), partout c’est le politique qui est devenu hégémonique. C’en est fini de la centralité du religieux.

Les moralités se séparent

Mais il faut bien voir que jusque vers 1965, cette situation n’est pas si conflictuelle au plan de la morale. En effet jusqu’alors prêtres et laïques militants ont les mêmes valeurs morales, notamment familiales. O. Roy rappelle le célèbre discours de Jules Ferry aux instituteurs en 1881 où il enjoint à ceux-ci de ne jamais dire aux élèves quoi que ce soit qui puisse heurter un parent. C’est très largement vrai. Certes les laïques sont favorables à la possibilité légale du divorce, mais ils ne s’en serviront pratiquement pas pendant longtemps. Dans les premières décennies du XIXe siècle, il n’y aura que quelques divorces par an en Belgique. La seule autre pierre d’achoppement sera la contraception, mais en 1956 même l’épouse du Secrétaire du Parti communiste français dénonce le contrôle des naissances. L’idée générale est qu’il y a une morale naturelle qui est universelle (c’est le fondement des rares pouvoirs organisateurs belges d’enseignement qui, avant le Pacte scolaire de 1958, refusent d’organiser des cours de religion et organisent un cours unique de morale qu’il est contre-indiqué d’appeler « laïque »).

Pendant longtemps l’Église va lutter contre le modernisme – qui est surtout une contestation de son pouvoir –, mais dès les années 1920, elle s’en remet politiquement aux partis démocrates-chrétiens, composés de laïcs qui parviennent à s’allier avec des partis d’incroyants anticléricaux.

Dans les années 1960, l’évolution semble aller vers plus de concorde. Le Concile de Vatican II (1962-1965) entérine la sécularisation. Il adapte la théologie et les rites à la modernité. La constitution Gaudium et Spes parle d’une « juste autonomie des réalités terrestres », qui doit être respectée. En matière de liturgie, le prêtre fait désormais face à l’assemblée des fidèles. On arrête de dire la messe en latin. L’ambiance des rites change : les fidèles participent, les participants ne sont plus guère à genoux. Hors des cultes, les prêtres s’habillent comme tout le monde, mais, comme le remarque perfidement O. Roy, tout cela ne peut manquer d’aboutir à une forte désacralisation de la religion. En plus on gomme dans la pratique l’insistance sur une vérité absolue, unique, dont l’Église serait la seule détentrice. Et quand cette désacralisation va croiser l’indifférence religieuse, l’addition sera sévère pour l’Église.

Non-croyants comme la majorité des croyants s’attendent à un estompement du conflit politique entre les tenants de Rome et ceux de la République, comme on dit en France. La décennie avance et voilà mai 1968. C’est la rupture sur le plan des valeurs morales. Le désir devient la valeur centrale et il n’y a aucun moyen d’en faire une valeur chrétienne sécularisée. Le changement des valeurs dominantes touche la famille et le couple : contraception, avortement, amour libre et bientôt égalité des homosexuels.

Des esprits chagrins, dépités, attribuent la « faute » à Vatican II, mais ils ignorent la situation réelle des paroisses dès les années 1950 sinon 1940 : les hommes refusent d’aller se confesser et d’aller à l’église parce qu’ils pratiquent le contrôle des naissances et les relations avant le mariage, leurs femmes se confessent encore quelque temps, se font sermonner par le curé et, rentrées à la maison, par leurs maris. Les deux finissent par abandonner la partie et les églises se vident. C’est le mécanisme que feu le chanoine Pierre de Locht m’a décrit et qui l’a incité à promouvoir la contraception en tant que prêtre, auprès des femmes catholiques. En fait le feu couvait. O. Roy rappelle que dès 1943 deux prêtres français, aumôniers de la JOC, Henri Godin et Yves Daniel, dans leur ouvrage France pays de mission décrivent la même situation que Pierre de Locht[4].

Rome change tout

D’emblée, dès juillet 1968, l’Église prend une décision qu’à peu près personne n’attendait, ce qui montre comme il est difficile de comprendre à chaud la situation qu’on vit. Contre les propositions des experts et l’avis des cardinaux chargés de les examiner, Paul VI publie l’encyclique Humanae vitae qui proscrit la contraception. Ce qui s’est passé comporte sa part de mystère, Paul VI ne s’étant pas réellement expliqué. On devra bien étudier un jour ce pape que nul n’a jamais jugé borné et impulsif. L’explication que donne O. Roy l’inscrirait dans une réflexion dont il aurait sans doute été le précurseur, mais peut-être a-t-il simplement pris peur devant les événements, comme son futur successeur, Ratzinger. Jean-Paul II et Benoît XVI ne vont en revanche pas se priver de parler. Ils vont expliquer le revirement de l’Église et sa nouvelle opposition à la société séculière – et c’est en cela qu’O. Roy est plus pénétrant que ses devanciers – sans revenir exactement aux positions d’autrefois, contrairement à ce que la plupart ont cru. Ces deux papes ont conscience de la sécularisation de l’Europe. Ils veulent agir en tant que minoritaires et sans plus pactiser avec l’adversaire laïque, qui a adopté ou engendré les nouvelles valeurs. Mgr Léonard est une parfaite illustration de cette nouvelle politique. C’est un révolutionnaire de droite, pas un haut prélat conservateur soucieux du passé de l’Église, de ses ors et de sa position sociale. Autre point essentiel, insiste O. Roy, l’Église se recentre sur quelques points du dogme (pour la vie, contre l’avortement, l’euthanasie, la théorie du genre…) et laisse-le reste à peu près en friche. Surtout on montre agressivement sa religion, son catholicisme. C’est le « N’ayez pas peur ! » de K. Wojtyla. Cette attitude n’est pas réellement le signe du retour du religieux et moins encore de l’ancienne doctrine, montre O. Roy : on a l’impression de ce retour parce que le religieux n’étant plus visible dans nos sociétés, le militantisme nouveau surprend parce qu’il ressemble à du religieux et que « le religieux ne fait plus partie du paysage ». C’est le même étonnement (O. Roy parle plutôt d’analphabétisme du religieux) qui explique largement selon moi, l’obsession et l’hystérie anti-sectes.

Pour l’Église, la société est devenue païenne voire christianophobe, elle adhère à une culture de la mort (le mot se retrouve douze fois dans l’encyclique Evangelium vitae de Jean-Paul II en 1995). Et si le religieux ne fait plus partie du paysage, les formes « molles » de la religion n’ont plus de sens.

L’Église s’est donc rabougrie et ses 5% de croyants actifs sont soit des intégristes lefebvristes, soit des charismatiques, des revivalistes, des spiritualistes (qui insistent sur des pratiques communautaires), plus un dernier quarteron de fidèles des temps d’avant. L’opposition interne a disparu, les « cathos de gauche » faisant partie d’une génération qui ne s’est pas renouvelée[5].

Dès lors l’Église ne revient pas sur la séparation de l’Église et de l’État. Elle l’a entérinée. Ni Jean-Paul II ni Benoît XVI ne semblent avoir songé à un Vatican III pour annuler Vatican II. Tout au plus la question de la présence des religions dans l’espace public reste-t-elle en discussion, dirais-je. L’Église catholique a repris la parole en revenant à la foi pour justifier ses « principes non-négociables », selon les termes de Benoît XVI, pratiquement limités à la sexualité et la famille.

Entre foi et identité

Une telle position dans le cadre sociologique contemporain est lourde de conséquences.

L’une d’entre elles est que le relais politique de l’Église, la démocratie chrétienne, n’a plus l’utilité d’autrefois. L’Église ne s’occupe plus que d’un seul sujet, elle ne peut ou ne veut guère déléguer son programme à des laïcs et elle refuse tout compromis. De toute manière, il y avait plus de ministres catholiques dans le gouvernement de centre-gauche de Renzi que dans celui de Berlusconi et ça me semble un peu pareil dans les récents gouvernements socialistes français.

Ceci veut dire aussi que les partis de droite ont cessé de ne comprendre que des croyants même s’il en existe encore et qui mettent l’accent sur leur spécificité (Fillon).

Quant aux partis populistes, même si leur diversité est grande, ils ne constituent pas pour autant le relais de l’Église (sauf Fontana à la Ligue du Nord). Ils acceptent la sécularisation. C’est particulièrement le cas chez les Hollandais Fortuyn et Wilders[6]. Quant à Marine Le Pen, dont les réticences à l’égard des marches contre le mariage pour tous étaient symptomatiques, on cherche en vain des propos religieux dans ses programmes, tout au plus un souci, qui n’engage nulle foi, pour les églises protégées dans la partie « patrimoine » d’un de ses programmes.

On touche ici à un autre point essentiel du système d’O. Roy, la distinction entre le catholicisme de foi – celui de l’Église de Jean-Paul II – et le catholicisme identitaire. Celui-ci est vivace et souvent le cheval de bataille des populistes, mais la foi n’y est pour rien et l’Église encore moins : quand des maires français sont cités devant les tribunaux pour avoir installé une crèche dans leur mairie, les évêques ne les soutiennent en rien ; c’est du christianisme identitaire, vidé de toute foi et qui s’écarte des « principes non-négociables ». On trouve même des critiques de l’Église contre la procession d’Echternach.

Pourquoi cet intérêt des populistes pour les marques identitaires de la religion chrétienne ?

C’est ici qu’intervient l’islam, leur bête noire. Bien entendu la bienveillance à l’égard des marques traditionnelles – plus d’une fois quasi païennes – du christianisme a pour but réel de s’opposer à l’islam, de plus en plus présent.

Mais, comme il est difficile de légiférer ou de réglementer en discriminant la religion honnie, l’islam, on légifère de manière apparemment générale contre la présence du religieux. Le but est de défendre une identité en masquant la xénophobie. On n’interdit pas le voile islamique, mais tout signe religieux, éventuellement en se limitant à l’ostensible pour ne pas mettre en cause la petite croix traditionnelle, selon les législations.

Le poids de l’identité est important en matière judiciaire, relève O. Roy qui trouve là un aliment à sa thèse. Ainsi La Cour européenne des droits de l’homme valide parfois des normes religieuses (comme le blasphème), mais seulement dans des pays (Autriche…) où elle peut se risquer à dire qu’il y a une culture chrétienne dominante et elle est explicite là-dessus. En fait la Cour et à sa suite les tribunaux nationaux, quand ils tranchent de cette façon, ont toujours recours à l’argument de la tradition, jamais à celui de la foi. Et les populistes font d’une pierre deux coups, l’un volontaire, l’autre qui leur est indifférent ou agréable : ils gênent l’islam qui cherche à s’imposer davantage dans l’espace public et l’action des pouvoirs publics ou privés et chassent le religieux puisqu’ils sont généralement séculiers.

Les catholiques traditionnels, comme Rémi Brague ou Pierre Manent en France, n’aiment pas trop l’analyse d’Olivier Roy et le rôle qu’il donne au christianisme identitaire qui ne se sépare pas de la foi dans la religion d’autrefois – du moins le croit-on. Dans son débat avec O. Roy dans Le Figaro, Pierre Manent se contorsionne pour expliquer que « L’opposition entre christianisme identitaire et foi intérieure ne me paraît pas correspondre aux questions que se posent les chrétiens « sérieux »[7].

L’Europe n’est plus chrétienne

O. Roy tranche : l’Europe n’est plus chrétienne. L’Église n’a plus le choix qu’entre faire œuvre missionnaire comme aux premiers siècles, mais il n’existe aucun signe d’une chance de réussite, ou tout à l’inverse, sur le modèle de l’Opus Dei, profiter des structures et rôles dont elle a hérité par son passé pour contraindre, à défaut de convaincre. C’est ce que font les évêques rassemblés dans la COMECE vis-à-vis de l’Union européenne, mais les généraux sans troupes ont remporté peu de victoires.

La synthèse d’O. Roy n’est pas exempte d’esprit de système qui minore que les choses restent complexes et que le passé ne meurt pas si vite. La situation italienne ne cadre pas avec son analyse, sauf pour ce qui est de la disparition de la démocratie chrétienne. Dans ce pays, évêques et prêtres interviennent à tout bout de champ sur tout dans les médias, mais ce qu’il dit vaut globalement pour l’Europe de l’Ouest et du Nord. J’ajouterais que les conflits internes de ce début de 2019 au sein du Parti populaire espagnol me semblent éclairés par le propos d’O. Roy. N’est-ce pas ce qu’il dit qui à l’œuvre entre le nouveau dirigeant du parti, Pablo Casado, bien proche des idées de Jean-Paul II, et les tenants du centriste M. Rajoy qui dénoncent la relance de la campagne anti-avortement du nouveau président, les deux ne sachant trop comment contrer les populistes de Vox[8]?

In fine, O. Roy semble préoccupé par le vide créé en Europe par le fort retrait des anciennes religions dominantes. C’est une opinion courante en France, mais je ne le suis pas sur ce point. Je pense que les enjeux majeurs sont ailleurs, non plus dans la laïcité qui a remporté la victoire sur les religions à l’exception de l’islam, mais dans la rationalité et le triste développement de la course à la spiritualité. Le paradoxe est toujours là : l’évaporation des religions n’a pas profité à la raison.


Notes

  1. Je suis l’analyse de Bruno Viard, « Un romancier ambigu », Le Monde du 4 janvier 2019↑
  2. Mais ce qu’en dit Luc Ferry dans « Politique et héritage chrétien de l’Europe », Le Figaro du 14 février 2019, est fort exagéré. Déclarer que les droits de l’homme ne sont que la sécularisation de l’égale dignité des hommes devant Dieu est une valorisation exclusive et abusive du christianisme et n’explique pas la guerre plus que séculaire que l’Église leur a faite et que pendant longtemps il ait suffi d’être chrétien pour ne pas les voir ni les vouloir.↑
  3. Olivier Roy, L’Europe est-elle chrétienne ?, Paris, Seuil, 2019, 202 pp.↑
  4. Mais, différence essentielle, les deux Français sont loin de plaider pour une modification de l’Église en matière de sexualité.↑
  5. C’est la conclusion, bilan d’une vie d’engagements, que j’ai entendu nombre d’entre eux tirer en 2007 lors des funérailles de Pierre de Locht. Le cas du cardinal Danneels est parlant à cet égard. Beaucoup le trouvaient « à gauche », mais comme le dit le théologien Jürgen Mettepenningen, ce classement est dû à l’évolution de l’Église : « Le centre de l’Église s’est déplacé vers la droite. Danneels était probablement le premier surpris de se trouver du côté gauche » (Le Soir du 15 mars 2019, dans l’article d’Élodie Blogie, « Le cardinal Danneels, « dernière voix d’un catholicisme, majoritaire ». C’était là l’espoir de Vatican II).↑
  6. Sans parler du nouveau parti très à droite de Thierry Baudet dont le mentor intellectuel est le philosophe Paul Cliteur, athée convaincu et co-auteur avec Dirk Verhofstadt en 2015 de Het Atheïstich Woordenboek., cf. Le Monde du 27 octobre 2017.↑
  7. « Pierre Manent et Olivier Roy : « L’Europe est-elle (encore) chrétienne ? », interview par Eugénie Bastié dans Le Figaro du 7 février 2019. On notera avec intérêt que dans la même interview, O. Roy déclare que « demander à un croyant de reléguer sa foi au privé, c’est ne pas savoir ce qu’est la foi ».↑
  8. Sandrine Morel, « En Espagne, le Parti populaire vire très à droite pour contrer Vox », Le Monde du 6 avril 2019.↑
Tags : Benoît XVI catholicisme Concile Vatican II foi identité islam Jean-Paul II Paul VI populisme religion

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