Les œillères d’Amnesty

Par Marie-France Cros

Amnesty International a dénoncé mardi, dans un rapport sur les “discriminations” envers des musulmans en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse et en Espagne, l’exploitation politique des “préjugés” et appelé les gouvernements européens “à faire plus pour s’en prendre aux stéréotypes négatifs [ ] contre les musulmans”. Et d’affirmer que des femmes et des jeunes filles se voient refuser des emplois ou “sont empêchées d’aller en classe simplement parce qu’elles portent des vêtements traditionnels comme le foulard”.

Cela nous semble une vision très anglo-saxonne, privilégiant le communautarisme – une société faite de la juxtaposition de plusieurs sociétés – alors que la Belgique et la France, par exemple, préfèrent intégrer les communautés étrangères.

Amnesty ne pratique-t-elle pas, en outre, l’amalgame entre islamistes et musulmans ? Ainsi, le “foulard” cachant les oreilles et le front n’est pas un “vêtement traditionnel” des Maghrebines (qui portaient, jusqu’à la vague islamiste, un fichu noué sur la nuque, découvrant les oreilles et la racine des cheveux) – sans parler du niqab – mais une mode, un uniforme inspiré des intégristes saoudiens ou iraniens.

En France et en Belgique, les écoles des grandes villes sont pleines d’enfants musulmans; dans notre pays, ils y reçoivent le cours de religion de leur choix. La liberté de culte est garantie, en France comme en Belgique, dans les mosquées, les églises et les synagogues. En France, les représentants de l’islam sont invités à toutes les cérémonies officielles de la République. Nombre de nos entreprises comptent beaucoup d’employés musulmans. Ce qui est rejeté, ce sont les signes ostentatoires d’appartenance à une religion – qui sont le plus souvent le fait de l’islamisme, doctrine politique. Les prêtres ouvriers ne travaillent pas en soutane.

http://www.lalibre.be/actu/international/article/734247/les-illeres-d-amnesty.html