Ode au rien, le reflet du tout

Jean-François Jacobs

L’affirmation de l’athéisme… hérésie, prétention, poudre à canon, hymne à la division.

La réfutation des religions… argumentation, dialectique, rhétorique, organigramme de la désillusion.

L’athéisme n’est pas un plus, c’est un moins. Juste une croyance en moins. Une étiquette en moins.

Au rayon religion, il n’y a plus rien.

Tout reste à construire, à comprendre, à chercher, à imaginer, à envisager.

Et le droit de se tromper, de changer d’avis, de se contredire, d’oser dire « je ne sais pas ».

Chacun vit vissé à son avis, il n’y a pas de hiérarchie, peu de militants, pas de communauté, même avec la majorité.

Il n’a pas d’armée, de tribunaux, de code de conduite, de passe-droit, de paradis à vendre, d’enfer pour vous menacer.

Nul maître, pas de guide, ni de prétexte pour se dédouaner.

L’athéisme ne donne pas plus de force, de pouvoir.

Il est difficile, compliqué, ne nous rend pas meilleur ou supérieur.

Il n’offre pas de solution, de réponses à nos questions existentielles.

Tout le travail reste à faire, sans salaire, sans médaille, sans générique, sans violon et peut-être même, sans aucune bonne raison.

L’athéisme n’est pas le début, c’est la fin. L’oubli, la négation, l’absence.

Une renaissance, une correction, une évidence.

Jusqu’à preuve du contraire… même cela est envisageable.

L’athéisme n’existerait pas si les dieux existaient.

L’athéisme n’a pas peur de se tromper. Devant une preuve, il fera un pas de côté.

L’athéisme n’a pas de protocole, pas besoin d’interprétation, d’exégètes. Juste du savoir pour l’enseigner, le diffuser, le partager.

Il est vierge, immaculé, sans conception. Il est une réaction spontanée, logique, argumentée.

L’athéisme ne vous veut pas du bien. Il s’en fout, il voudrait d’ailleurs, enfin, disparaître.