Les Athées de Belgique
  • Qui sommes nous ?
    • Nos objectifs
    • Nos statuts
    • Idées reçues
    • L’athéisme, une nécessité ?
  • Agenda des activités
  • Newsletters
  • Nos vidéos, nos éditions…
    • Edition
      • Livre
      • Revue
    • Vidéos
      • Événements ABA
      • Autres
  • Nous soutenir
    • Devenir membre
    • Faire un don ou un legs
  • Contactez-nous

Archives par mot-clé: littérature

La confession épique de Samuel Langhorne Clemens, alias Mark Twain

Posté le 10 juillet 2018 Par ABA Publié dans Athéisme Laisser un commentaire
Marco Valdo M.I.

Comme dans les précédentes entrevues fictives[1], un inquisiteur tente de cerner l’athéisme de l’impétrant. On trouve face à face l’enquêteur Juste Pape et le suspect Samuel Langhorne Clemens, alias Mark Twain. Les réponses attribuées à Mark Twain dans ce texte proviennent des sources secrètes qui ont alimenté le dossier de l’inquisiteur.

Pour situer le personnage, Mark Twain, né à Florida (Missouri) en 1835 et mort à Redding (Connecticut) en 1910, est un écrivain étasunien du XIXe siècle. Son œuvre est multiple. On retient habituellement et principalement Les Aventures de Tom Sawyer, Les Aventures de Huckleberry Finn, mais il fut tellement prolifique qu’on ne peut que citer les principales parmi les nombreuses autres publications, dont La Célèbre Grenouille sauteuse du Comté de Calavéras, Le Prince et le Pauvre, La Tragédie de Pudd’nhead Wilson et la Comédie des deux Jumeaux extraordinaires, Trois mille ans chez les Microbes, La Vie sur le Mississippi, Le Tour du Monde d’un Humoriste et son immense Autobiographie de Mark Twain.

Bonjour, Monsieur Mark Twain. Je m’appelle Juste Pape. Je suis l’enquêteur de l’Ovraar[2] en mission spéciale. Vous êtes bien Mark Twain, l’humoriste ?

Monsieur l’Inquisiteur, je vous salue et je vous fais remarquer que je ne suis pas que Mark Twain. Pour tout dire, je vous renvoie au toast de mon cinquantenaire, porté par Oliver Wendell Holmes en 1885 :

Il nous faut donc boire à sa santé :

Mark Twain est le bébé de Clemens[3]
Qu’est-ce que vous dites ? Vous n’êtes pas Mark Twain ?

Écoutez, Révérend, je préfère vous donner ce titre plus révérencieux et plus conforme aux habitudes des bords du Mississippi. Sachez que Mark Twain est le nom d’un écrivain que j’incarne, moi, Samuel Langhorne Clemens. Je suppose que vous savez ce que veut dire incarner et que je ne dois pas vous faire un dessin. Pour plus de certitude, je prends un exemple dans votre religion : concrètement, Mark Twain m’incarne tout comme l’homme que vous appelez Jésus disait incarner Dieu en tant que personne. Je vous passe les détails, vous les connaissez. La seule différence et elle est notable, c’est que Mark Twain a réellement écrit de sa propre main des livres que vous pouvez trouver dans les meilleures bibliothèques et que par ailleurs, il est peu probable que Dieu ait écrit de sa main les livres « sacrés » qu’on lui attribue. La différence aussi, c’est qu’on n’a jamais obligé les enfants à lire les livres de Mark Twain, car comme l’établissent de nombreux témoignages, les jeunes les lisent sans qu’on leur demande ; tandis que pour ce qui est des livres religieux, la situation est fort différente. D’autre part, contrairement à votre Messie, Mark Twain n’a jamais suggéré aux gens de le manger, ni de boire son sang, ce qui sont là des manières dignes d’un peuple de vampires. Ensuite, vous noterez que Mark Twain n’a jamais prétendu que ses livres étaient des textes sacrés et enfin, ses écrits n’ont jamais servi de prétexte pour rôtir ou massacrer des gens.

Bien, bien, ne vous énervez pas, Monsieur Clemens. Je note que vous avez choisi comme nom littéraire Mark Twain et, en tant que Mark Twain, vous avez quand même en quelque sorte hérité de la culture et des idées de Samuel Langhorne Clemens.

En quelque sorte, oui. Voyez-vous, Révérend, c’est un peu une situation comme celle de la transsubstantiation, mais une transsubstantiation qui fonctionnerait à double sens, dans laquelle Clemens s’est transformé en Twain et en retour, Twain se transforme en Clemens. C’est un phénomène récurrent. Par ailleurs, je suis également un miracle à l’envers, si je puis ainsi dire et cette situation paradoxale m’a poursuivi toute mon existence. Il s’agit d’un mystère aussi troublant que celui de la Trinité et, dès lors, vous n’aurez pas de mal à l’admettre. Je vous explique ce miracle : à la naissance, nous étions jumeaux, mon frère William et moi, et un des deux est mort. Et, figurez-vous, Révérend, que celui qui s’est noyé dans le bain, c’était moi – je m’en souviens très bien à cause de ce grain de beauté sur la main gauche[4]. Après, il y a eu un échange de substances entre lui et moi. Ce n’est sans doute pas sans rapport avec le choix de ce nom de Twain comme hétéronyme, car en anglais, le mot twain signifie tout simplement deux et également, paire, couple, dualité… Ainsi, je suis réellement double et même triple, car il faut y ajouter l’esprit de Bill, comme je viens de vous le révéler. Mais appelez-moi Twain !

D’accord, je vous appellerai Twain, car vous êtes Twain et c’est sur ce Twain qu’est construit mon dossier. Twain est le suspect qu’il m’est demandé d’interroger et ce sont ses écrits qui sont les pièces du dossier.

Eh bien, Révérend, je ne peux que féliciter votre dossier, car il a probablement saisi l’essentiel de la transsubstantiation de Clemens en Twain – de l’homme en écrivain. Cependant, Mark Twain et Sam Clemens ne s’entendaient pas vraiment. Clemens était un monsieur rangé, nanti d’une épouse charmante, une femme à principes assez sévère, et Twain était resté pareil à lui-même et au jeune Sam de l’enfance au bord du fleuve.

Ensuite, Twain, j’ai ici des citations qui sont – à nos yeux – des indices de votre irréligiosité, pour ne pas dire de votre athéisme caché. Par exemple, vous avez écrit :

Je lève mon verre à la majestueuse matrone appelée chrétienté… avec son âme pleine de méchanceté, sa poche pleine d’oseille et sa bouche pleine de pieuses hypocrisies. Donnez-lui un savon et une serviette, mais cachez le miroir[5].

En effet, j’ai dit, j’ai même écrit ça et s’il fallait le réécrire, je le ferais volontiers. Et puis quoi, monsieur l’Inquisiteur ?

Et puis, Twain, dans Une Histoire américaine[6], le premier volume de votre monumentale autobiographie, vous en prenez à l’aise avec la très sainte Providence et même, avec la Création. Vous écrivez – notamment – ceci :

puisque l’homme, sans aucune aide, inventa tout lui-même. J’avance cette conclusion, car je pense que si la Providence avait eu la moindre idée de l’aider, elle aurait eu l’idée de le faire quelque cent mille siècles plus tôt. Nous avons l’habitude de voir la main de la Providence en toutes choses… Lorsque la Providence jette l’un de ses vermisseaux à la mer à l’occasion d’une tempête, puis l’affame et le gèle… avant de le rejeter sur une île déserte… pour être finalement sauvé par un vieux bandit de capitaine irréligieux et blasphémateur sacrilège… le vermisseau oublie que c’est la Providence qui l’a jeté par-dessus bord et ne se rappelle que le sauvetage par la Providence… jamais il ne se laisse aller à de francs remerciements chaleureux et sans retenue envers le vieux et rude capitaine qui est celui qui l’a réellement sauvé[7].

Encore une fois, Révérend, n’ai-je pas raison ? Les seules choses réelles dans cette histoire, ce sont le naufragé, la tempête, le capitaine et le sauvetage ; quant à la Providence, c’est une élucubration d’un de vos collègues.

Certes, Monsieur l’écrivain, je n’ai guère l’espoir de vous amener à résipiscence, d’autant que vous avez tout autant maltraité la Création ; pour la clarté de mon accusation, je rappelle que la Bible enseigne que « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme » (Genèse 1.27) et on apprend ça au catéchisme. Et vous, que dites-vous ? Je vous cite à nouveau :

Enfin apparut le singe et tout le monde put voir que l’homme n’était plus très loin à présent. Et, en vérité, il en fut ainsi. Le singe continua à se développer durant cinq millions d’années et ensuite il se transforme en homme, manifestement. Voilà l’histoire. L’homme est ici depuis trente-deux mille ans ».[8]

Qu’en pensez-vous ?

Oh, Révérend, ce que j’en pense est simple : avant l’homme, il n’y avait pas de Dieu ; après l’homme, il n’y a plus de Dieu ; sans l’homme, il n’y a pas de Dieu. Vous savez « Depuis lors [1866] jusqu’à aujourd’hui je n’ai plus été membre d’une Église. Je suis resté complètement libre en ces domaines. »[9]

Twain, non seulement, vous êtes impie et blasphémateur, mais vous êtes un « évolutionniste » de la pire espèce et un athée, même si vous avez pris certaines précautions en reportant la publication de votre autobiographie « cent ans après votre mort »[10].

Peut-être, Révérend, que je serais aussi assez matérialiste et, même, également déterministe, allez savoir. Je m’en vais vous dire comment je conçois Dieu et « pas n’importe quel dieu parmi les deux ou trois millions de dieux que notre espèce a fabriqués depuis qu’elle a presque cessé de se composer de singes… je veux dire le petit Dieu que nous avons fabriqué à partir des rebuts humains ; dont le portrait est fidèlement décrit dans une Bible dont nous avons déclaré qu’il en était l’auteur ; le Dieu qui a créé un monde aux dimensions d’une pouponnière… et qui a mis notre petit globe au centre… »[11].

Twain, vous avez été tellement prolifique que nous avons failli nous y perdre. Il nous a fallu arriver à la millième page de votre autobiographie pour trouver ce florilège de vos pensées impies contre Dieu et les écritures saintes. Vous vous en prenez à la Bible, à la Vierge Marie, à Dieu et même aux dieux d’autres religions.

Je m’en souviens fort bien et si j’ai pu l’écrire, c’est qu’à ce moment ma femme, ma bonne Livy, était morte et j’étais libre de m’exprimer sur ce sujet. C’est ce fameux chapitre dont, dans une lettre à mon ami Howells en 1906, je disais que « mes héritiers et ayants-droit seront brûlés vifs s’ils s’aventurent à le publier de ce côté de 2006 » et j’ajoutais : « Il y aura beaucoup de chapitres du même acabit si je vis 3 ou 4 ans de plus »[12]. Malheureusement, je n’ai pas trouvé le temps de les faire. Cependant, détaillons un peu ce florilège. D’abord la Bible. Ah, Révérend, si l’humour est la faculté de faire rire, alors, la Bible est sans aucun doute un des ouvrages des plus humoristiques qui ait jamais existé, d’un humour noir le plus souvent. Évidemment, une telle lecture suppose qu’on ait un minimum de « sense of humour ». La Bible est un recueil drôlatique de contes et légendes et d’anecdotes de paysans crédules, superstitieux et analphabètes. Quant à Dieu tel que le présente la Bible, c’est « un homme chargé et surchargé de pulsions mauvaises qui dépassent de loin les limites humaines ; un personnage avec lequel personne, sans doute, ne voudrait s’associer maintenant que Néron et Caligula sont morts ».[13] La Vierge Marie et son Immaculée Conception est une vieille resucée de nombre de religions antérieures : les Hindous ont acquis Krishna par l’Immaculée Conception, les Bouddhistes, Gautama par le même procédé ; c’était il y a 2 500 ans. Le seul témoin qui a pu en attester était un témoin fort intéressé, car c’était la Vierge elle-même. Sans doute fallait-il apaiser son mari. Jamais, un charpentier new-yorkais n’aurait accepté un tel bobard ; aujourd’hui, à New-York, aucun homme, aucune femme, aucun enfant n’accepterait d’y croire[14]. Quant à votre religion elle-même, elle « est terrible. Les flottes du monde entier pourraient naviguer en tout confort dans le sang innocent qu’elle a répandu. »[15]

Eh bien, Twain, ce sera tout. Mon rapport est secret et seule l’autorité supérieure en connaîtra le contenu et la conclusion.

Bien évidemment, cette vieille manie du secret, cette omerta ancestrale ! vous n’êtes pas Inquisiteur et jésuite pour rien. Un dernier mot, si vous le permettez : il me revient à l’esprit cette antienne d’une vieille piémontaise qui, au pied d’un crucifix, disait : « L’ù l’è mort, e mi sôn chi », ce que je traduis « Lui, il est mort et moi, je suis ici. » Vous voyez, révérend, c’est pareil pour moi : je suis encore ici et Samuel Clemens n’y est plus.

Et moi, Mark Twain, je serai ici tant qu’il y aura des hommes.

Mes respects, Révérend.


Notes

  1. Carlo Levi, Raoul Vaneigem, Clovis Trouille, Isaac Asimov, Jean-Sébastien Bach. ↑
  2. OVRAAR : organisme secret à vocation de police politique, dont le nom est calqué pour partie sur celui de l’Ovra, dont l’historien Luigi Salvatorelli indique qu’il pourrait signifier : « Opera Volontaria di Repressione Antifascista, appellation ayant la vertu d’en souligner le caractère volontaire et son fonctionnement par la délation, et donc propre à bien faire comprendre aux opposants qu’ils risquaient de buter à tout moment sur quelque agent fasciste volontaire vêtu en bourgeois », et pour la fin sur celui de l’UAAR (Unione degli Atei e Agnostici Razionalisti – Union des Athées et Agnostiques rationalistes italiens), gens qu’il s’agit de surveiller et éventuellement, de réprimer. ↑
  3. Mark Twain, L’Autobiographie de Mark Twain (t. 2). « L’Amérique d’un Écrivain », Tristram, Auch, 2015, 844 p., p 451. ↑
  4. Mark Twain, Une Interview, https ://short-edition.com/fr/classique/mark-twain/une-interview/. ↑
  5. Mark Twain, La prodigieuse Procession et autres charges, Agone, Marseille, 2011, 322 p., p.1. ↑
  6. Mark Twain, L’Autobiographie de Mark Twain, t. 1, ibid., 823 p. ↑
  7. Ibid., pp. 341-342. ↑
  8. Mark Twain, Cette maudite Race humaine, Actes Sud, Arles, 2018, 80 p., p.23. ↑
  9. Mark Twain, L’Autobiographie de Mark Twain, t. 1, op. cit., p. 491 ↑
  10. Harriet Elinor Smith, « Introduction », ibid., t. 1, p. 7. ↑
  11. Mark Twain, Ibid., t. 2, pp. 226-227. ↑
  12. Ibid., p. 810, 178. ↑
  13. Ibid., p. 227. ↑
  14. Ibid., p. 234. ↑
  15. Ibid., p. 235. ↑
Tags : athée caché athéisme écrivain États-Unis Juste Pape littérature Mark Twain Samuel Langhorne Clemens

Isaac Asimov : un humain, humaniste et athée face au futur de l’humanité

Posté le 16 juillet 2017 Par ABA Publié dans Humanisme Laisser un commentaire
Marco Valdo M.I.

Isaac Asimov est un des fondateurs de la SF – la science-fiction, cette littérature qui a introduit le paramètre de la logique scientifique dans l’élaboration d’histoires. La SF s’est autonomisée à partir de la fin des années ‘30 du siècle dernier.

Formé à l’école scientifique (Asimov est docteur en biochimie), il va en transporter la « culture » dans cette littérature et à partir de là, développer une vision totalisante. Ce sera le monde des Fondations, où l’humaine nation et le monde des robots vers l’infini, sont deux mondes coextensifs, qui s’étendent à la galaxie (avant d’aller au-delà) et sur une période de 30 000 ans, dimension qu’on devine purement arbitraire. Une chose est certaine : Asimov voyait grand.

Une telle conception du monde, présupposant des mondes et le substrat évolutionniste des sciences, met à mal toute tentative de fonder une religion quelle qu’elle soit.

Comme dans de précédentes entrevues fictives, un inquisiteur tente de cerner l’athéisme de l’impétrant. On trouvera face à face l’enquêteur Juste Pape et le suspect Isaac Asimov. Les réponses attribuées à Isaac Azimov dans ce texte sont des paraphrases assez fidèles de ce qu’il écrit dans son autobiographie Moi, Azimov (I Azimov – 1994).

Je m’appelle Juste Pape. Je suis l’enquêteur de l’OVRAAR[1] , Œuvre Vaticane de Recherche des Athées et des Anarchistes, en mission spéciale aux États-Unis. Asinovus, c’est bien votre nom ?

Asinovus ? Non, pas vraiment ; moi, c’est Asimov, Isaac Asimov. Je n’ai jamais changé de nom.

Soit, votre nom est Isaac Asimov. Un nom étrange pour un citoyen des États-Unis. Au fait, que dit votre certificat de naissance ? Je n’y comprends rien ; ce sont des caractères… russes, peut-être ?

Moi, c’est Isaac Asimov[2], citoyen des États-Unis depuis l’année 1928. Alors, qu’est-ce que ça peut faire que je sois né à Petrovichi dans l’oblast de Smolensk en Russie en octobre 1919 ou en janvier 1920. Ma date de naissance est incertaine à cause du calendrier russe. Et, qu’est-ce que ça peut faire que le nom acté à ma naissance fut Izaak Ozimov ? Ce qui compte aujourd’hui, c’est mon passeport américain et le nom qui y figure est Isaac Asimov. Point final. Isaac Asimov, le même nom que celui qu’on trouve sur plus de 500 livres et des centaines de nouvelles et d’articles que j’ai écrits et qui ont été publiés dans des dizaines de langues, dans le monde entier[3].

D’accord. Mais dites-moi un peu, n’était-ce pas le pays des Soviets d’où vous êtes venus, vous et vos parents ? J’aimerais savoir pourquoi.

De fait, je suis né en Russie, mais je n’ai aucun souvenir de là-bas ; je ne parle même pas le russe. Ce que je sais, c’est ce que m’ont raconté mes parents. La situation n’était pas bonne au village, c’était le chaos économique et mes parents ne voyaient pas d’issue sur place. C’est mon oncle Berman, le demi-frère de ma mère, qui était arrivé ici à New York auparavant, qui nous a fait venir. Pour ce qui est de notre départ de Russie, nous sommes partis dans de bonnes conditions, on n’a pas fui des persécutions ou des choses du genre. Arrivés ici, on a pu entrer sans problème ; tout était en règle. Au début, mon père a fait toutes sortes de « jobs ». Au bout de trois ans, il a pu rassembler assez d’argent et mes parents ont ouvert à Brooklyn, une sorte de bazar où on vendait des bonbons, des cigarettes, des journaux et des revues. La famille a vécu de ça.

Mais vous, vous étiez, paraît-il, un enfant surdoué.

Je vais vous répondre ce que je réponds à chaque fois : « Mais oui et je le suis toujours. »[4]

Alors, dites-moi un peu : vous êtes professeur ?

Si vous voulez, je suis Docteur en chimie, en biochimie et en effet, j’ai enseigné à l’Université, mais il y a longtemps que je ne le fais plus.

Ah oui, je vois, vous avez quitté l’Université ! Pourquoi ?

J’ai quitté l’université, car si j’avais le tempérament de l’enseignant, je n’avais pas du tout celui du chercheur et on me demandait d’abandonner mes cours pour me consacrer uniquement à la recherche. Et puis, je voulais quitter Boston et revenir à New York. Je ne me sens bien qu’ici à Manhattan.

Alors, je reviens à ma question. De quoi vous vivez, si vous ne travaillez plus à l’Université et que vous restez chez vous ?

J’écris des livres, des nouvelles, des articles et je les vends. Je gagne plus comme écrivain que comme professeur. Notez qu’il m’a fallu bien des années pour en arriver là. L’écriture est un travail de titan et de moine copiste.

Avez-vous eu une éducation religieuse ?

J’ai grandi sans religion et comme vous le voyez, je m’en porte fort bien et ça ne m’a pas empêché de réussir ma vie.

Et quelle langue vous parliez avec vos parents ?

Eh bien, le yiddish, naturellement, car mes parents ne maîtrisaient pas trop bien l’anglais, mais j’écris en anglo-américain, qui est ma langue d’adoption et de communication.

Vous avez admis publiquement que vous êtes incroyant, athée, humaniste ou d’autres convictions du genre. N’avez-vous jamais été interpellé à ce sujet ?

Oh si ! Et souvent même ! J’ai été interpellé à cause de mon « absence de sentiment religieux » ; ça intriguait certains, ça indisposait d’autres. J’ai reçu des lettres de gens qui m’assuraient qu’ils priaient pour moi. Je ne trouvais rien à y redire et je les trouvais fort aimables ; qu’ils en soient remerciés. En revanche, je suis fâché quand je reçois des feuillets vantant les mérites d’une secte qui espère me faire « voir la lumière ». Ces gens-là ne pensent pas un instant que je pourrais avoir des convictions personnelles peu susceptibles d’être ébranlées par ce genre de propagande. J’ai écrit à un de ces fanatiques : « Je suis certainement destiné à aller directement en enfer et à y souffrir éternellement des mille supplices que votre déité ingénieusement sadique peut imaginer. Mais est-il nécessaire que vous m’insultiez ? »

Je vois ici que vous avez contribué à écrire des manuels de biologie pour les enfants en âge scolaire en rassemblant des textes sur l’origine des espèces. Est-ce exact ?

Certainement. Je dois vous dire qu’ils ont été interdits dans divers États et que les troglodytes du Texas qui tenaient à enseigner les sciences exclusivement à la sauce biblique refusèrent de les utiliser. Qu’ai-je fait face à ces conseils d’écoles serviles, face à ces ignares fanatiques qui interdisaient mon livre et qui brimaient ainsi la liberté de la population ? J’ai écrit des articles pour dénoncer le « créationnisme » avec sa foi en un Adam, une Ève, un serpent qui parle et un Déluge planétaire, le tout dans le cadre d’un univers de 6 000 à 10 000 ans, assorti d’une croyance en une origine surnaturelle des espèces vivantes qui postule qu’elles étaient toutes distinctes dès le départ. Comment peut-on postuler un univers d’au maximum 6 000 à 10 000 ans alors qu’on vient encore de découvrir des traces de vie humaine ici en Amérique remontant à des dizaines de milliers d’années ?

Vous connaissez la Bible et les principales conceptions religieuses. Vous avez écrit, me dit-on, des livres à ce sujet.

Je vous confirme, Monsieur Pape, que je connais assez bien les Testaments – l’ancien et le nouveau – qui sont les textes de référence des judaïsmes et des christianismes, ainsi que naturellement des islamismes. Toutes ces croyances s’en sont nourries. J’ai en effet écrit plusieurs livres à leur propos, dont je rappelle les titres :
Le Vocabulaire de la Genèse (1962) et le
Vocabulaire de l’Exode (1963) et un Asimov’s Guide to the Bible (Le Guide Asimov de la Bible) en deux volumes (1967-1969 ; republiés en un volume de 1 300 pages en 1981). C’est vous dire si je connais le sujet. En gros, il s’agissait d’étudier des récits fantasmatiques de populations moyen-orientales d’il y a plus de deux mille ans et je ne pense pas que la science et la raison puissent conforter ces fadaises prophétiques et évangéliques. Je précise que je n’ai jamais cru un instant de ma vie que les textes de la Bible, comme tous les autres textes sacrés, aient pu être dictés par un Dieu, pour la raison que ce dernier n’existe tout simplement pas.

Que pensez-vous de l’enfer et du paradis ?

Ces deux lieux – l’enfer et le paradis – ont été conçus par des gens, croyant en un Dieu, unique et exclusif. Ces gens sont désireux d’être récompensés personnellement et de voir leurs ennemis recevoir un châtiment mémorable. Pour leurs ennemis et les non-croyants, ils ont donc imaginé un séjour post mortem. Cet enfer est un lieu de supplices éternels, un délire de sadique bavant de cruauté. Ils ont aussi imaginé un paradis ; plus exactement, plusieurs enfers et plusieurs paradis, correspondant à leurs multiples Dieux uniques. À l’instar de leur Dieu, ces postulants ont chacun leur paradis de sorte que vous avez le choix. Le paradis est très inconfortable ou en contradiction avec la morale divine et toutes les règles que le croyant est censé respecter. Vous avez le paradis de l’islam avec ses « houris » toujours prêtes à satisfaire les penchants pervers des impétrants, ainsi, ce paradis vu par le prophète est-il un bordel éternel ; les Ases nordiques n’arrêtent pas de banqueter et de se battre : leur Walhalla est un champ clos dans un restaurant perpétuel ; quant aux chrétiens, leur paradis est un pays où les gens ont des ailes et chantent des hymnes sans fin à la gloire de leur Dieu, un monastère peuplé de volatiles beuglants. Je vous retourne la question : « Quel être doté d’une intelligence moyenne supporterait longtemps de tels lieux ? »

Ici, c’est nous qui posons les questions. Je ne vous répondrai donc pas. Finalement, que croyez-vous ?

Ce que je crois, moi, Isaac Asimov ? En fait, je suis athée, je ne crois ni à Dieu, ni à Diable et je pars du principe qu’à ma mort, je retrouverai le néant. Avant ma naissance, l’univers existait déjà et depuis longtemps ; disons quelque quatorze milliards d’années, un monde où il y eut quelque chose qui devint, après des milliards de combinaisons d’errances que soit la nature de ce « je »). Il serait plus simple de se rallier à la légende d’Adam et Ève, mais vous reconnaîtrez évidemment le peu de moralité et l’absurdité de cet inceste perpétuel. Moi, je suis né du néant et même, j’y retournerai, comme vous d’ailleurs.

Dites, vous ne trouvez pas ça désespérant d’être sous ce spectre du néant ?

Vraiment, non ! D’abord, mettons-nous d’accord sur le mot spectre. S’agit-il d’un spectre au sens scientifique ou d’un ectoplasme ?

Dans le cas d’un spectre au sens scientifique, disons un spectre de couleurs, il ne peut exister dans le néant. Quant aux autres spectres, j’attends toujours d’en rencontrer. Vous savez, l’éternité tranquille n’a rien d’effrayant et c’est toujours mieux que de rôtir dans un enfer, de s’ennuyer dans un paradis ou de s’épuiser dans un harem rempli d’érotomanes.

Mais si vous arriviez quand même au ciel ?

Comme auteur de science-fiction, je suis un peu un spécialiste des élucubrations impossibles. Je vais vous révéler deux choses. La première est que j’y suis déjà allé, moi, Asimov, au Paradis. J’y ai croisé un ange à l’entrée. Il m’a dit : « Bonjour, Monsieur Asimov. Je vous attendais. Votre chambre est réservée ». Je lui ai répondu : « Ce n’est pas possible, je suis athée ». « Et alors ? », m’a-t-il dit. « On a nos dossiers sur tout le monde, ici. La chose ne nous avait pas échappée, mais vous pouvez entrer. On a même prévu une machine à écrire, un de ces nouveaux ordinateurs portables – rien à voir avec
Multivac ; vous m’en direz des nouvelles. Dans sa mémoire, qui est gigantesque, il y a tout ce que vous avez écrit. La seule chose qu’on vous demande, c’est d’écrire la suite de Fondation, car ici, on finit par manquer d’idées, surtout après la fin de l’éternité. »

Je sais bien que vous êtes athée, mais juste une supposition, celle que vous soyez un croyant monothéiste ?

Si je prends comme base votre hypothèse : je crois en un Dieu unique, etc., je ne suis donc pas (provisoirement, j’insiste) athée. Il me paraît que je ne pourrais croire qu’en un Dieu intelligent, honnête, juste, qui sachant qu’il m’aurait créé et façonné ma vie, n’aurait pas l’inintelligence de me sanctionner pour ses propres erreurs. Comme il tiendrait ses dossiers à la perfection, on reviendrait à l’histoire avec l’ange. Il me dirait : « Pour vous, c’est OK ; je n’ai plus le temps de penser, ni de créer l’histoire de l’avenir. En tant que Dieu créateur, je m’étais arrêté à la fin de l’éternité. Mais au-delà ? Que faire ? Asimov, mon ami, mon fils, je compte sur vous pour régler ça. »

« À propos », avait-il ajouté, « je m’en fous que vous soyez athée ; je préfère de loin un athée intelligent, correct et sympathique à un croyant pisse-vinaigre et même pas foutu d’admettre que Newton et Darwin avaient raison. Vous me voyez en train de bricoler des milliards de milliards de milliards d’étoiles, de planètes et des milliards de milliards de milliards d’insectes ou de corpuscules sur la seule Terre ? Vous me voyez passer mon temps à espionner les humains jusque dans leur lit ou dans celui des autres. Il me faudrait explorer leurs pensées les plus intimes ; rien que d’y songer, j’en ai la nausée. Croyez-moi, vous en avez de la chance vous, Asimov, de ne pas croire… Moi, je suis obligé de croire en moi, sinon qui le ferait ? Quand même, quelle situation que d’être Dieu ; c’est pas une vie, croyez-moi.

Alors, Monsieur Asimov, après ça, qu’avez-vous conclu ?

Mon pauvre monsieur Pape, de cette confrontation théorique, je n’ai rien pu tirer du tout. Je suis et je reste athée et pour moi, la mort n’est définitivement suivie que d’un éternel sommeil, sans rêve et sans machine à écrire.

Oui, peut-être. Cependant, que pensez-vous de la réincarnation et du Nirvana ?

La réincarnation ? La réincarnation fait partie du grand panthéon des croyances. Elle suppose l’éternel retour ou la polygénésie. La question est de savoir comment on a commencé. En bactérie ? En ion ? En quoi exactement ?

Justement, qui étiez-vous avant ? Ou à l’opposé, qui souhaitez-vous être après la réincarnation ?

En matière de réincarnation, beaucoup s’imaginent avoir été, dans une vie précédente, Jules César, Napoléon ou Don Juan, Shakespeare ou Florio, Colomb ou Cartier, Horn ou Vasco ou Robespierre, Lénine, Mao ou Mahomet ou Hitler, peut-être ? Je n’en sais rien. Cela pour un homme, car pour une femme, on trouverait plus volontiers Cléopâtre, Mata Hari, Mae West, la papesse Jeanne, Mère Teresa ou l’impératrice de Chine, qui connut personnellement le Juge Ti. Toutes ces histoires de réincarnation sont des fumisteries. Si je devais être réincarné, moi, vous, on serait la réincarnation d’un quidam quelconque dont la vie aurait été quelconque, dramatique et pauvre. C’est purement statistique. Il suffit de considérer qu’auparavant, l’écrasante majorité des gens ont connu des vies plus misérables que les nôtres. On aurait pu être une réincarnation de Dolcino ou de Bruno ou d’un gars proche de mes aïeux, un juif biélorusse brûlé vif dans un pogrom. Pour le futur, la réincarnation est aussi problématique. Je n’ai pas de penchant à la transmigration et vous n’ambitionnez pas de vous réveiller en lézard ou en rat d’égout. Considérez d’abord la vie que j’ai eue et qui me paraît réussie et satisfaisante. Comme il faut croire que si cette vie-ci a été bonne, la suivante sera meilleure, je bénéficierai d’une vie meilleure encore. Mais si je me réincarne en une vie meilleure, quelle réincarnation pourrait être meilleure que de me réincarner en Isaac Asimov ? Et la vie suivante ? Ainsi de suite, jusqu’au Nirvana, moment essentiel pour éviter d’être réincarné à nouveau et de devoir vivre dans l’Éternité, dont j’ai d’ailleurs décrit la fin[5]
. L’éternel recommencement ? Très peu pour moi !

Finalement, comment vous définiriez-vous ?

Voyez-vous, Monsieur, depuis toujours, je me définis allègrement comme : « moi, Asimov » ou « moi, Isaac » ou tout simplement, « moi ». Malgré d’intenses efforts pour me penser différemment, je suis persuadé que c’est la seule réponse possible.

Oui, mais Dieu dans tout ça ? Comment vous définiriez-vous par rapport à Dieu ?

Vous me demandez de me définir par rapport à Dieu. Il faut être sérieux et poser la question dans le bon sens. Autrement dit : « Comment définir Dieu par rapport à moi ? ». Et là, j’ai une réponse : Dieu est un épiphénomène inventé par d’autres et qui pour moi, est carrément inexistant.

Mais auriez-vous une définition positive à proposer dans ce cas ?

Je précise que je suis citoyen des États-Unis et que je me réfère à ce qui se fait ou ce qui se dit aux États-Unis. J’insiste, car je sais que c’est quelquefois différent en Europe où les mots humanisme et humaniste font l’objet de détournements assez pervers. Un jour, j’ai appris l’existence d’un mouvement appelé « humanisme ». Ce nom venait de ses fondateurs, qui se considéraient comme humanistes du fait qu’à leurs yeux, la vie des humains appartient aux humains et qu’il appartient aux humains de mener leur vie dans la nature, sans se référer à une quelconque « surnature » ou à une entité « surnaturelle ». J’ai lu le manifeste humaniste, il correspondait à ce que je pensais ; je l’ai signé. Je vous propose donc cette définition positive de la vie de l’homme, à savoir que rien d’extra-humain ne peut contraindre l’homme à renier sa nature et la nature.

Donc vous vous définissez comme « humaniste » ?

Je suis humaniste et athée. Au fil du temps, je suis devenu le président de l’Association Humaniste Américaine, en abrégé AHA.

Quand êtes-vous devenu président de cette association et que représente-t-elle ?

C’était en 1984, l’année George Orwell. Nous les humanistes, nous sommes peu nombreux, du moins ceux qui se reconnaissent officiellement dans cette appellation. Par ailleurs, dans les sociétés contemporaines, beaucoup de gens vivent en humanistes ou aimeraient le faire, mais le conditionnement et la pression sociale les obligent à s’incliner devant la religion. Parmi les membres de l’association, il y a : Linus Pauling (Prix Nobel de chimie, prix Nobel de la paix), Julian Huxley (biologiste, théoricien du transhumanisme), Erich Fromm (psychanalyste humaniste), Benjamin Spock (pédiatre humaniste), Burrhus Frederic Skinner (psychologue, théoricien du comportementalisme), Jonas Edward Salk (médecin, biologiste, inventeur du vaccin contre la poliomyélite), Andreï Sakharov (physicien nucléaire russe, prix Nobel de la Paix), Carl Sagan (astronome, astrophysicien, astrobiologiste). Comme vous voyez, je suis en bonne compagnie.

Pour conclure cet agréable entretien, je vous invite à noter qu’un astéroïde porte mon nom, il s’appelle Asimov 5020 et qu’il existe également un cratère sur la planète Mars[6], qui m’est personnellement dédié. Comme vous pouvez le constater, je me serai donc bien réincarné plusieurs fois.


Notes

  1. OVRAAR : organisme secret à vocation de police politique, dont le nom est un sigle dont le nom de baptême est calqué pour partie sur celui de l’Ovra, dont l’historien Luigi Salvatorelli indique qu’il pourrait signifier : « Opera Volontaria di Repressione Antifascista, appellation ayant la vertu d’en souligner le caractère volontaire et son fonctionnement par la délation, et donc propre à bien faire comprendre aux opposants qu’ils risquaient de buter à tout moment sur quelque agent fasciste volontaire vêtu en bourgeois », et pour la fin sur celui de l’UAAR (Unione degli Atei e Agnostici razionalisti – Union des Athées et Agnostiques rationalistes italiens), gens qu’il s’agit de surveiller et éventuellement, de réprimer. ↑
  2. Isaac Asimov, fils de Judah Asimov et de Anna Rachel Berman. ↑
  3. Seiler Edward, Hatcher, Richard (2014), Just how many books did Asimov write ? (Combien au juste Asimov a-t-il écrit de livres ?) ↑
  4. Isaac Asimov, Moi, Asimov, Denoël, Folio, 2004 (1996), p.16. ↑
  5. Asimov Isaac, La Fin de l’Éternité, Denoël, Folio, 2016 (1967). ↑
  6. USGS Gazeetteer of Planetary Nomenclature, Mars, Asimov, 4 sept. 2012. ↑
Tags : athéisme libre-pensée littérature Science-fiction Sciences

Dernière newsletter

Articles récents

  • Jacques Bouveresse, philosophe rationaliste (1940-2021)*
  • Du malheur de mêler Dieu aux affaires humaines
  • La Confession complexe d’Edgar Morin
  • L’athéisme mis à nu
  • Des effets pervers de l’effondrement des religions traditionnelles en Europe

Notre chaine YouTube

https://www.youtube.com/c/Atheesdebelgique/videos

Irrationalisme et écologie : rejet de la science et promotion des pseudosciences

https://www.youtube.com/watch?v=wSJxUlz2kug

« La prévention vaccinale : au-delà de la croyance » par Béatrice Swennen

https://www.youtube.com/watch?v=EvVVub21m-o

« Les sciences et l’irrationnel : des rapports méconnus » par Michel Bougard

https://www.youtube.com/watch?v=GBy1A2HMyHo

« Croyance (ir)rationnelles : esprit critique est-tu là ? » par Virginie Bagneux

https://www.youtube.com/watch?v=2g-QwBSQKWY

« De la banalité de l’irrationnel : réflexions sur une contre-culture ordinaire » par Damien Karbovnik

https://www.youtube.com/watch?v=bnx44tqgKrQ

Les « miracles scientifiques » du Coran…

https://www.youtube.com/watch?v=nGN1OwGp1s8

Catégories

  • Agnosticisme
  • Anticléricalisme
  • Arts
  • Arts, Culture
  • Athéisme
  • Autres
  • Conférence
  • Coronavirus
  • Croyances
  • Direct
  • Edition
  • Enseignement
  • Evenements ABA
  • Histoire
  • Humanisme
  • Irrationalisme
  • Laïcité
  • Libre arbitre
  • Libre pensée
  • Littérature
  • Livre
  • Lois divines
  • Matérialisme
  • Modernité/Postmodernité
  • Nécrologie
  • Non classé
  • Nos articles
  • Pandémie
  • Philosophie
  • Pseudo-sciences
  • Religion
  • Revue
  • Sciences
  • Section ABA en Belgique
  • Sociologie
  • Vidéos

Mots-clés

ABA anticléricalisme Association athée athée athée caché athéisme Caroline SÄGESSER catholicisme chansons athées chants athées confession conférence coran croyance croyances création Darwin dieu femme foi histoire des idées islam ISLAMOPHOBIE Italie Juste Pape laïcité liberté libre-pensée Lumières Meslier mort Paradis patrice dartevelle Philosophie physique Pierre Gillis rationalisme religion religions révolution science sens de la vie serge deruette États-Unis écrivain

Libre pensée

  • Fédération nationale de la libre pensée
  • Libres penseurs athées

Lien Scepticisme

  • Lazarus Mirages
  • Observatoire zététique de Grenoble
  • Scepticisme Scientifique
  • skeptico.blogs.com

Liens Atheisme

  • Amicale athée
  • Atheisme Canada
  • Athéisme internationale
  • Atheisme.free.fr
  • Atheisme.org
  • Dieu n'existe pas
  • Fédération nationale de la libre pensée
  • Front des non-croyants
  • Libres penseurs athées
  • Union des athées

Liens Science

  • Lazarus Mirages
  • Observatoire zététique de Grenoble
  • Scepticisme Scientifique
  • skeptico.blogs.com

Philosophie

  • Atheisme.org
  • Libres penseurs athées

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • Site de WordPress-FR
© Les Athées de Belgique