Un Meslier à nouveau recruté par l’anarchisme ![1]

Serge Deruette



[1] Philippe Diaz, Jean Meslier, curé, athée et anarchiste pour le XXIe siècle, L’Harmattan, 2025, 167 p.

[2] Jean Meslier et l’imposture spirituelle, Presses de l’Université Laval, 2021, 103 p.

[3] (Les ultras des Lumières. Contre-histoire de la philosophie, IV, Paris, Grasset, 2007, p. 40, aussi sa « Préface » au livre de Thierry Guilabert, Les aventures véridiques de Jean Meslier (1664-1729). Curé athée et révolutionnaire, éd. Libertaires, 2010, pp. 8, 14 et 18.

[4] Ibid., Contre-histoire, p. 70 et « Préface », p. 8.

[5] Les aventures véridiques de Jean Meslier (1664-1729), op. cit., respectivement pp. 88, 201 et 235 ; voir aussi p. 90.

[6] Un recueil de textes fort bien balancé : Roland Desné, Extraits du Mémoire de Jean Meslier (1664-1729) suivis des « Lettres aux curés de son voisinage », Textes présentés, établis et annotés par Roland Desné, d’après le manuscrit autographe conservé à la Bibliothèque Nationale (Millau, L’œil ouvert ; Paris, Éditions rationalistes, 1973, XXXIII-221 p.). 

Il y a ensuite l’édition de Textes choisis par Luciano Verona (Milan, Cisalpino-Goliardica, 1975, 104 p.) qui fait suite à son petit livre, Jean Meslier, prêtre athée socialiste révolutionnaire. 1664-1729 (même éd., 1974) ; 

puis de rapides « Textes choisis et présentés par Armand Farrachi » qui paraissent en 2000 sous le titre Le curé Meslier. Mémoire, dans lesquels la partie philosophique et matérialiste de l’œuvre est également réduite à la portion congrue (Paris, Exils, 134 p.) ; 

ceux que j’ai proposés, largement introduits chacun pour en faciliter la lecture, dans Lire Jean Meslier, curé et athée révolutionnaire. Introduction au mesliérisme et extraits de son œuvre, préface de Roland Desné, Bruxelles, éd. Aden, coll. « Opium du peuple », 2008, 414 p. ;

ceux rassemblés par Marc Genin dans Y. Ancelin, S. Deruette, M. Genin, Jean Meslier. Curé d’Étrépigny (de 1689 à 1729) Athée et révolutionnaire, préface de R. Desné, n° 19 des Cahiers d’Études ardennaises, Charleville-Mézières, éditions Société d’Études ardennaises, 2011, 275 p. ;

puis ceux encore cette même année, de Noël Rixhon : Le curé Jean Meslier : « Dieu n’est pas » (Bruxelles, éd. EME, 2011, 109 p.) qu’il m’avait aimablement demandé de préfacer. 

[7] Ainsi par exemple, là où Meslier écrivait de sa plus belle plume : 

« […] nos déicoles, et particulièrement que nos déichristicoles, qui se disent être les seuls véritables adorateurs du vrai Dieu, font industrieusement profession de s’attacher principalement à la spiritualité de son culte et à interpréter spirituellement tout ce qui regarde les mystères, les maximes et les cérémonies de leur religion, afin de mieux couvrir sous ce beau et spécieux prétexte de spiritualité, toutes les faussetés et toutes les absurdités qui s’y trouvent […] » (Chap. 72) ;

il nous faut, avec l’aménagement qu’en propose Diaz (p. 87), nous résigner à ne pas percevoir l’ironie avec laquelle Meslier dénonçait l’ingéniosité manipulatoire des « cultivateurs du Dieu chrétien et nous contenter d’un bien plat : 

« De plus les chrétiens s’attachent principalement à la spiritualité du culte de ce dieu et interprètent spirituellement tout ce qui touchent aux mystères, aux maximes et aux cérémonies de leur religion, afin de mieux couvrir toutes les faussetés et toutes les absurdités qui s’y trouvent. » 

[8] Voir note 5.

[9] Voir note 7.

[10] Au moins quatre fois dans sa « Preuve VI », aux chap. 42 et 48.

[11] Voir note 2.

[12] Mémoire, « VIIe Preuve », chap. 71 (entre autres).

[13] Au début de son « Introduction », p. 7, repris en p. 4 de couverture. Mais rien, étonnamment – heureusement, tant c’est incongru – dans son livre lui-même.

[14] Onfray, dans un de ses jugements dont il a, aujourd’hui comme hier, le secret, affirme que Meslier est « l’inventeur » de l’athéisme… et qu’il l’a trouvé : « il faut, écrit-il, un premier, un inventeur, un nom propre telle une borne à partir de laquelle on peut affirmer : voici le premier athée. » (Traité d’athéologie, Paris, Grasset, 2005, p. 54).

[15] Miguel Benítez, Les yeux de la raison. Le matérialisme athée de Jean Meslier, Paris, Honoré Champion, 2012, pp. 14 et 16.

[16] Voir sa préface au t. Ier des Œuvres de Jean Meslier qu’il a éditées (Paris, Anthropos, 1970).

[17] Maurice Dommanget, Le curé Meslier. Athée, communiste et révolutionnaire sous Louis XIV, Paris, Julliard, 1965, p. 17. 

[18] Maurice Dommanget, op. cit.

[19] Il l’évoque dans son introduction à l’Abrégé frelaté qu’il avait fait du Mémoire et que cite encore en 1830 l’abbé Bouillot, dans la note biographique qu’il consacre à Meslier. Voir Œuvres de Jean Meslierop. cit., T. III, 1972, pp. 400-401.

[20] Op. cit., pp. 44-45.

[21] Nous l’avons publié dans Yvon Ancelin, Serge Deruette, Marc Genin, op. cit., pp. 44-47.

[22] Miguel Benítez, op. cit., pp. 11-24 et 692-696.

[23] Il a été réédité sans mention de date (en 2013, comme m’en informe Raymond Roze des Ordons, un de ses trois éditeurs) aux éd. Syrare, 65 p.