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Archives par mot-clé: éducation

Au-delà de l’Ubuntu

Posté le 24 décembre 2022 Par JF Publié dans Athéisme, Religion Laisser un commentaire

L’expérience et les défis de l’humanisme en Ouganda

Paolo Ferrarini

L’Afrique est sans doute le continent le moins « athée », mais il est traversé à son tour par les premières brises de la sécularisation et donc aussi par de dures réactions confessionnelles et la répression des autorités. Paolo Ferrarini s’est entretenu à ce sujet avec le directeur de l’UHASSO (Association humaniste ougandaise) Kato Mukasa, un militant des droits et de la laïcité, offrant un aperçu de la situation dans le numéro 4/22 de Nessun Dogma.

La laïcité, nous le savons bien, est un mot dont la définition peut être fuyante, car elle évolue en fonction de l’histoire, des contextes politiques, des diverses conceptions de l’État et de la société, ainsi que des menaces et défis particuliers auxquels elle est confrontée concrètement dans les différents pays. Il est donc fascinant d’étudier comment ce concept se manifeste dans des réalités très éloignées de la nôtre, en particulier lorsque le paysage culturel est complexe et en évolution. Dans des pays comme l’Ouganda, l’idée même d’État peut être problématique, en tant que modèle et produit d’un passé colonial qui n’a pas encore été digéré ; ce qui rend « ougandais » un méli-mélo de populations nilotiques, bantoues et centre-soudanaises enfermées dans des frontières tracées par des puissances étrangères, formant une république présidentielle qui incorpore une monarchie traditionnelle, celle de la tribu dominante des Bugandas, dont le nom déformé par les colonialistes est devenu le nom officiel du pays, n’est pas nécessairement clair.

En même temps que des modèles d’organisation politique, l’Ouganda a importé, dans les dernières décennies du XIXe siècle, les monothéismes, en commençant par l’Islam et en poursuivant avec les différentes variantes du christianisme. Aujourd’hui, la population se divise grosso modo entre catholiques (39 %), anglicans (32 %), musulmans (14 %) et pentecôtistes (11 %). Mais naturellement continuent d’exister et de coexister des centaines de croyances ancestrales et de cultes de dieux associés aux différentes tribus, générant des syncrétismes parfois hilarants, parfois extrêmement dangereux.

La guerre civile la plus brutale et la plus sanglante, pas encore formellement terminée, a été déclenchée dans le nord du pays par Joseph Kony, chef d’une Église chrétienne fondamentaliste dotée d’une branche armée appelée LRA[1], l’Armée de résistance du Seigneur. Une milice connue pour enlever des garçons et des filles afin de les envoyer au massacre et/ou au viol au nom d’une utopie chrétienne à la sauce animiste, un royaume magique où ces enfants soldats étaient contraints à des actes de violence choquante, comme tuer leurs parents, et étaient envoyés pour mener des attentats terroristes, armés d’eau bénite pour s’immuniser contre les balles ennemies. Une tactique abandonnée par la suite pour des raisons techniques.

Des rituels traditionnels comme la divination coexistaient tranquillement avec la foi islamique du dictateur Idi Amin, un psychopathe égocentrique qui, entre 1971 et 1979, a instauré un règne de terreur, trucidant et se vantant de consommer la chair de ses opposants. Dans ses délires paranoïaques, il se tourne vers les gourous locaux pour obtenir des conseils sur quels ennemis cibler et, en 72, il déclare avoir reçu en rêve des instructions directement de Dieu d’expulser tous les Asiatiques du pays.

À quel point les croyances surnaturelles font partie intégrante de la psyché nationale se reflète également dans la devise de l’Ouganda qui, au mépris de la laïcité formellement inscrite dans la constitution de 1995, dit : « Pour Dieu et mon pays ». Comme on pouvait s’y attendre, les attaques contre la laïcité sont omniprésentes ; dans de nombreuses écoles, la prière est obligatoire et, pour s’inscrire, il peut être nécessaire d’indiquer son appartenance religieuse, sous peine d’être disqualifié ; pour obtenir certains emplois, la recommandation du prêtre de la paroisse est explicitement requise ; le parlement adopte souvent des lois qui s’en remettent au sentiment religieux plutôt que de se fonder sur une argumentation rationnelle ; les partis politiques sont divisés en fonction de leur appartenance religieuse ; les associations confessionnelles reçoivent de plus en plus de fonds publics parce que, pour reprendre les termes crus du président Museveni[2] : « Les religions aident l’État à garder sous contrôle les esprits des citoyens, alors que nous ne pouvons que tenir leur corps sous contrôle ».

Pourtant, nous traitons de l’Ouganda parce que, du point de vue de l’action laïque, c’est un pays à tenir à l’œil, devenu ces dernières décennies l’épicentre d’un activisme effervescent, avec la présence sur le terrain d’associations féministes, LGBT+ et humanistes résilientes. En 2004, Kampala a même accueilli la première conférence IHEU[3] en Afrique, intitulée « Vision humaniste pour l’Afrique ». Lors de la dernière assemblée générale de Humanists international à Glasgow, nous avons rencontré Kato Mukasa, directeur de Uhasso[4] (association humaniste ougandaise) à laquelle appartiennent pas moins de 30 organisations et 15 écoles humanistes. Kato Mukasa est un avocat qui a consacré sa carrière aux droits des personnes marginalisées pendant 20 ans, et a été membre du conseil d’administration de Humanists international lui-même. En 2007, il a fondé l’association humaniste pour le leadership, l’équité et la responsabilité (Halea), une association engagée dans la promotion de la pensée critique et des droits de l’homme, avec des débats mensuels où croyants et non-croyants peuvent se confronter.

Malheureusement, commence Kato, ces dernières semaines, je me suis vu obligé de demander l’asile politique, car après la publication de mon dernier livre, Stolen legitimacy (Légitimité volée), je suis dans les ennuis avec le gouvernement ougandais. Par le passé, j’ai déjà été victime d’attaques anonymes pour mon activisme. Par exemple, en 2014, ils ont brûlé ma voiture. Mais cette fois-ci, ils me poursuivent pour avoir critiqué la dictature militaire de Museveni et les effets dévastateurs qu’elle a sur les institutions et l’économie du pays après 36 années ininterrompues de mauvaise gouvernance. Je risque d’être arrêté. Entre-temps, cette période d’exil m’a donné l’occasion de publier un autre livre, Song of an infidel (Chant d’un infidèle), que j’avais écrit il y a longtemps, en 2008. À l’époque, j’avais trop peur des conséquences que j’aurais à subir pour un livre sur l’expérience d’être athée et libre penseur en Ouganda. C’est mon septième livre. Je considère ce travail de publication comme essentiel, car il y a besoin de voix critiques et dissidentes qui n’ont pas peur d’informer, de s’attaquer aux tabous et d’exposer comment et pourquoi des millions de personnes en Afrique sont soumises à la religion, au point de consacrer plus de temps et d’énergie au culte qu’au travail. 

(Interview de Kato Mukasa)

Sur quels aspects se concentre l’engagement des associations humanistes en Ouganda ? 

Les problèmes du pays sont nombreux. Une victoire importante que nous avons remportée en 2006 a été la mise au ban des châtiments corporels dans les écoles, et à nouveau, en 2010, celle des mutilations génitales féminines. Mais il reste énormément de travail à faire pour protéger les droits des femmes. En premier lieu, les femmes n’ont pas droit à la propriété terrienne. En second lieu, le patriarcat est la cause de situations dégradantes, comme la polygamie ou le fait de devoir accepter le harcèlement sexuel pour obtenir un emploi ; et puis il y a une forte stigmatisation de la prostitution. Il est également illégal pour une femme de tomber enceinte en dehors du mariage, ce qui a des conséquences tragiques sur la marginalisation de ces membres de la société. Nous sommes aussi au côté des femmes accusées de sorcellerie et des individus atteints d’albinisme, victimes d’un dangereux héritage de superstition. Ce sont toutes des lois que nous défions au travers de nos campagnes et au Parlement.

Il y a des années, l’Ouganda a eu les honneurs des nouvelles pour un scandale qui a touché la communauté LGBT+. Un tabloïd ougandais, Rolling Stone, avait publié les noms et les photos de 100 personnes accusées d’être homosexuelles, appelant explicitement à leur exécution sommaire. Parmi eux se trouvaient des activistes notoires tels que David Kato et Kasha Navagasera. Bien que les associations aient gagné un procès contre le magazine, David Kato a été traqué et tué. Comment lutter contre l’homophobie dans des circonstances aussi violentes ? 

L’homosexualité est un thème auquel je suis particulièrement sensible, car j’ai un frère jumeau gay qui a dû quitter le pays en 2018. Dans ces années-là, 2012-2013, sous la pression des groupes religieux, les pentecôtistes en particulier, une terrible loi homophobe, la loi anti-homosexualité, a été discutée et adoptée. En pratique, si un enseignant prenait connaissance qu’un étudiant était homosexuel, il devait le signaler et le faire arrêter. La même chose aurait dû être faite par les médecins ou les avocats ayant des patients et des clients homosexuels. Même les parents auraient dû dénoncer leurs enfants homosexuels. Et la loi prévoyait la peine de mort pour ces individus. Nous avons fait campagne et sommes allés au tribunal pour contester la loi. À la fin, heureusement, la loi a été déclarée inconstitutionnelle par la Cour suprême, mais sur un détail technique, et non sur le fond. La haine envers la communauté LGBT+ était féroce à cette époque. Pour avoir simplement poursuivi cette affaire, j’ai moi-même été accusé d’immoralité et j’ai perdu plusieurs clients et contrats. Le fait est que circulent en Afrique tant et plus de théories absurdes de la conspiration sur l’homosexualité.

Des théories selon lesquelles on apprendrait aux garçons à être gays, ou on les paierait pour leur comportement sexuel… La vulgate panafricaine prévalente soutient donc que l’homosexualité est une coutume importée par les Blancs. L’ironie et la contradiction évidente de cet argument est que la loi anti-sodomie de notre code pénal est d’origine coloniale, étant basée sur la section 377 du code pénal britannique de l’époque, qui stipule : « Quiconque a délibérément des rapports charnels contre l’ordre naturel avec un homme, une femme ou un animal sera puni d’une peine d’emprisonnement à vie ou une période pouvant aller jusqu’à 10 ans ».

Alors comment est-il possible que ceux (les colonisateurs) qui nous ont imposé une loi homophobe nous aient en même temps imposé l’homosexualité ? La réalité ne pourrait pas être plus différente. Comme je le documente dans une série de vidéos et un livre consacrés à démonter ces mythes, l’homosexualité est historiquement attestée en Ouganda et dans de nombreux autres pays africains avant l’arrivée du colonisateur. Par exemple, le roi Mwanga était notoirement homosexuel et avait des rapports avec les domestiques de sa cour. Harcelé par des missionnaires chrétiens auxquels il opposait une ferme résistance, en 1885, il va jusqu’à brûler vifs une vingtaine de jeunes néo-convertis qui ont refusé de se soumettre à ses désirs, après avoir « appris » des missionnaires qu’avoir des relations sexuelles avec le roi était un acte immoral. Mais on peut aussi citer les soldats zoulous d’Afrique du Sud, qui affirmaient leur masculinité en remplaçant les femmes par de jeunes garçons : le commandant Nongoloza Mathebula ordonnait même à ses soldats de s’abstenir totalement de femmes et de n’emmener que leurs garçons-femmes en mission. Ou encore, au Ghana, il existait des formes de cohabitation entre femmes uniquement. Tout cela n’a pas été importé de l’Occident. Bien sûr, les homosexuels étaient souvent considérés comme des éléments « inutiles » dans la société, mais ils n’étaient pas punis pour cela, et encore moins mis à mort. 

Vous soulignez toujours beaucoup l’importance de l’éducation. Parlez-moi des écoles humanistes actives dans le pays.

Les premiers projets remontent au milieu des années 1990, avec les hautes écoles Isaac Newton, les écoles secondaires Mustard seed (Graine de Moutarde) et Fair view (Belle vue). Ces institutions sont principalement situées dans les zones rurales, car l’objectif est de permettre aux enfants, même les plus défavorisés, d’accéder à l’éducation. Cela signifie que ces écoles, par rapport aux instituts religieux privés, fonctionnent à perte, et ont constamment besoin de financements de la part des associations humanistes internationales. En plus des matières à orientation professionnelle, nous enseignons des valeurs telles que l’esprit critique, les droits de l’homme, la sensibilisation à l’environnement, l’éthique, l’humilité et une perspective globale. Nous enseignons les religions comparées et affichons des messages humanistes sur nos campus. Nous formons également des célébrants humanistes.

Je suis cofondateur du collège de formation professionnelle Pearl, où nous accueillons des personnes vulnérables et marginalisées, comme des orphelins séropositifs, des enfants indigents, des femmes veuves ou abandonnées, des filles mères criminalisées pour avoir été enceintes hors mariage, et d’autres catégories de personnes persécutées pour leur « immoralité », comme les membres de la communauté LGBT+. Nous donnons à toutes ces personnes la possibilité de recevoir une éducation laïque. Notre philosophie est de leur apprendre à poser des questions essentielles dans le respect de la méthode scientifique. Nous ne sommes pas en guerre contre Allah, Dieu ou les dieux, donc nous ne poussons pas les étudiants à répudier leurs croyances : nous les aidons simplement à comprendre le fonctionnement des religions, en encourageant la pensée libre et critique, sans imposer de dogmes. Nous pensons qu’en stimulant les élèves à réfléchir, les compétences pratiques qu’ils acquièrent en classe et en dehors de la classe leur permettront de mieux vivre et d’apporter une contribution positive à la communauté.

La philosophie humaniste peut-elle être considérée comme un autre produit d’importation occidentale ? 

Il existe une version africaine de l’humanisme. Elle s’appelle Ubuntu, un terme qui signifie simplement « humain ».Certains le traduisent littéralement par « Je suis parce que nous sommes », exprimant ainsi l’idée d’un lien universel, partagé par toute l’humanité. La différence avec le concept moderne d’humanisme est qu’Ubuntu reste l’expression d’une spiritualité de type religieux. Bien sûr, en tant que militant humaniste, je suis souvent accusé d’être anti-africain ou anti-noir. Mais à ces personnes, je réponds que je suis seulement anti-stupidité. Et je n’ai aucun scrupule à utiliser le mot « arriéré ». Je pense que lorsque nous nous haïssons et nous tuons les uns les autres au nom de dieux inexistants, nous sommes arriérés.

Et cela doit être dit. Quand on veut avoir dix femmes, on est arriéré. Quand on veut empêcher les femmes d’avoir des biens, on est arriéré. Lorsque vous exigez la peine de mort pour ceux qui aiment différemment de vous, vous êtes arriéré. L’Ouganda est un pays très riche en ressources. Pourquoi alors sommes-nous si pauvres ? Parce que nous n’utilisons pas la raison. Nous laissons des dieux imaginaires raisonner pour nous. Nous mettons ces dieux avant toutes choses. Mais si j’avais fait cela aussi, si j’avais emmené mon fils à l’église pour recevoir un peu d’eau bénite lorsqu’il a commencé à souffrir de diabète, à l’heure actuelle, il serait mort et enterré. Parce que telles sont les conséquences réelles de la religion en Afrique. La religion nous tue. Elle nous brise. Et elle nous divise.

Traduction de l’italien, par Yves Ramaekers, de l’article « Oltre l’Ubuntu. L’esperienza e le sfide dell’umanismo in Uganda », Bulletin de l’UAAR(Union des Athées et Agnostiques Rationalistes, Italie), blog A ragion veduta, 1er sept. 2022 

[1] L’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d’Afrique centrale avec des enlèvements d’enfants et mutilations de civils à grande échelle. Selon l’ONU, la LRA massacré plus de 100 000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants depuis sa création vers 1987. En Ouganda, l’activité de la LRA a décliné depuis l’opération « Lightning Thunder », qui avait permis d’expulser la LRA des territoires ougandais. Autrefois, près de 4 000, les rebelles de la LRA ne sont sans doute plus que quelques centaines, dispersés en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, au Soudan du Sud et au Soudan.

[2] Yoweri Museveni, né le 15 août 1944 à Ntungamo, est un homme d’État ougandais, président de la République depuis 1986.

[3] International Humanist and Ethical Union, IHEU, siège à Londres, est une organisation non gouvernementale internationale regroupant des associations humanistes, athées, rationalistes, laïques, sceptiques, et relatives à la libre-pensée.

[4] Voir le site de Uganda Humanist Association. 

Tags : Afrique athée croyance éducation homosexualité humanisme immoralité laïcité Ouganda religion sexualité Ubuntu

La religion, vue par un athée italien du XXIe siècle

Posté le 18 mai 2019 Par ABA Publié dans Athéisme Laisser un commentaire
Enrico Nevolo

Traduction assortie de quelques considérations évoquées dans un dialogue maïeutique par Marco Valdo M. I.

La dernière livraison du périodique italien L’ATEO (l’athée), bimestriel de l’UAAR[1], édité à Rome, publication au titre sans équivoque, était consacré au sujet brûlant : « Che cose è la religione ? », ce qui se traduit[2] par : « Qu’est-ce que la religion ? ». J’écris sujet brûlant, car à le lire, on se dit que certains ont été brûlés pour moins que ça. Du reste, c’est un brûlot qui descend le Tibre jusqu’au-devant du Vatican. Mais procédons.

Dans ce numéro spécial, il y a un article qui a retenu mon attention. Il s’intitule « Religione. Due o tre cose che penso di lei » – « Religion. Deux ou trois choses que je pense d’elle »[3]. L’auteur, Enrico Nivolo est originaire d’Asti (né en 1988) et pour l’heure, prépare une thèse sur « laïcité et pluralisme dans l’école italienne » auprès de l’Université de Turin.

Il est intéressant à plus d’un titre de découvrir ce qu’un Italien lettré contemporain peut bien avoir à penser de la « religion » : c’est l’objet de la première partie de ce texte et en profiter (odieusement) pour glisser quelques considérations impies supplémentaires, à la suite.

L’édification de la Religion

Après quelques réflexions introductives d’ordre historico-philologiques, on en vient à ceci : « Au niveau général, la religion peut être comprise comme un aspect de la vie des êtres humains, utile à la compréhension des rapports socioculturels, qui jette « ses racines dans quelque chose (le sacré) ou quelqu’un (êtres surhumains, dieux, Dieu), qui transcende la dimension humaine, se présentant en même temps comme son fondement. Les religions sont des productions qui s’efforcent de donner un sens au monde, des créations de l’homme en tant qu’animal symbolique et créateur de culture et d’histoire »[4]. En termes anthropologiques, selon les définitions de la religion fournies par Melford Elliot Spiro et Clifford Geertz, les religions peuvent être comprises comme des institutions qui, en créant un système articulé de symboles, coordonnent les relations entre les êtres humains et les êtres surnaturels postulés par eux-mêmes, grâce à la stimulation d’états d’âme et de motivations fondés sur une série de concepts concrets élaborés sur l’existence, qui rendent les états d’âme et les motivations absolument réalistes.[5]

La Religion comme pharmakon

La raison de la naissance de ces institutions (religieuses) peut s’expliquer en reprenant le concept de nausée élaboré par Jean-Paul Sartre – (c’est-à-dire) le malaise que ressentent les êtres humains lorsqu’ils réalisent l’absence de fondement de la réalité et l’absurdité qui les entoure[6]. Les religions, grâce à leurs propriétés d’attribution de sens, peuvent dès lors être décrites comme un puissant pharmakon contre la nausée. Un pharmakon, qui, comme le suggère Jacques Derrida, peut avoir deux effets, celui du remède et celui du poison[7]. Par le biais de la religion, dont la capacité principale est précisément celle de pouvoir donner un sens à tout, les êtres humains ne remarquent pas le Réel, ils l’évitent et entrent, pour ainsi dire, dans une forme de schizophrénie collective qui est capable de réparer tout ce qui ne fonctionne pas, de lui donner du sens. En d’autres termes, la religion rejette le Réel quand il devient trop agressif, quand ce qui ne va pas risque d’écraser le sujet et triomphe quand elle réussit à l’éloigner totalement du Réel, le mettant en sécurité dans son illusion[8] ; les religions, au moyen de dispositifs efficaces d’attribution de sens permettent de rejeter l’émergence de ce que Jacques Lacan définit comme le réel – ce qui perturbe l’unité plus ou moins cohérente de la réalité et de son sens.

La Religion contre le réel

Maintenant, il est bon de s’arrêter et de réfléchir un instant aux conséquences qui peuvent survenir au moment où un sujet entre dans cette illusion : que se passe-t-il quand le Réel est obscurci et que la fiction du Symbolique religieux est complètement oubliée ? Même si chaque sujet a besoin d’atteindre une certaine stabilité, il y a des cas où cette stabilité atteint des degrés inhumains : cela se produit chaque fois qu’on tente de transformer l’ensemble des accords socioculturels qui composent une religion en réalités immuables qui doivent être tenues préservées de tout changement social. À la religion est ainsi conférée une existence autonome et indépendante par rapport à la réalité sociale et les fidèles oublient que ce en quoi ils croient est seulement une tentative humaine de donner un sens au Réel en commençant à penser qu’il est la Vérité absolue, révélée par un être divin, suprême et infaillible. Ces religions se considèrent elles-mêmes, leurs valeurs et leurs propres origines comme détachées de la culture humaine dans laquelle elles circulent et qu’elles considèrent comme quelque chose d’autre dont il faut se dissocier… Selon Olivier Roy, cette tentative de séparer les religions du contexte politique et culturel dans lequel elles sont immergées est un phénomène aujourd’hui plus que jamais important en Europe, où les principales religions sont unies par une tentative de déterritorialisation et de déculturation[9].

Le Credo du crédit

De la même façon que la culpabilité capitaliste s’est émancipée des péchés et de leur rédemption, son culte s’est libéré des objets sacrés : les fidèles du capitalisme ne croient qu’en la foi, ils croient au crédit pur, autrement dit à l’argent. L’argent est devenu le Dieu du capitalisme, un Dieu qui ne vit plus dans les églises, mais dans les banques, lesquelles gouvernent le crédit et administrent la foi, qui est devenue substance en l’argent mercantilisé. Les adeptes du capitalisme sont incités par les banques-églises à vivre dans un état d’endettement continu qui ne doit pas pouvoir s’éteindre : emprunter de l’argent est le seul sacrement de la religion capitaliste et équivaut à un acte de foi dans un avenir qui les conduira à vivre dans un état d’impérissable désespoir.[10]

Le Sens unique

Alors, si cette tentative du capitalisme de s’imposer comme une religion globale a plongé ses fidèles dans un état de désespoir sans possibilité de salut, il est possible que le retour aux religions dont nous avons été témoins ces dernières décennies soit une requête de rédemption du désespoir et du chaos causés par le capitalisme lui-même. À bien y regarder, à partir du XVIIIe siècle, les critères de vérité élaborés par la religion ont commencé à disparaître et les êtres humains ont de plus en plus délégué au marché et aux banques la tâche d’en élaborer de nouveaux, mais la religion capitaliste ne s’est pas avérée être une voie suffisante pour le salut et ne semble pas avoir pleinement accompli la tâche traditionnelle de « rassurance »[11] sociale, historiquement assignée aux religions, semant au contraire le chaos et l’insécurité sociale. Pour ces raisons, de nombreux êtres humains ont commencé à réévaluer les instruments d’attribution de sens élaborés par les religions. Si le capitalisme a atteint le summum de sa gloire au cours du XXe siècle, il n’a cependant pas pu provoquer le déclin des religions, dont il n’a contribué qu’à modifier le statut de légitimité : dans le passé, tout dépendait de Dieu et de sa grâce, alors qu’aujourd’hui tout tourne autour de la liberté individuelle et des limites que lui imposent les lois des États. La recherche de sens à travers les possibilités offertes par la religion reste un chemin encore pratiqué par de nombreux sujets, dont beaucoup, cependant, mettent au premier plan l’expérience de la foi, laissant à l’arrière-plan les contenus dogmatiques. Wade Carl Roof souligne l’individualité des parcours de recherche de sens, lesquels s’écartent souvent de ceux indiqués par une religion particulière malgré le fait que le fidèle prétend y appartenir, et pour beaucoup d’entre eux préfère adopter la dénomination de spiritualité plutôt que celle de religion. En d’autres termes, le fidèle contemporain se construit aujourd’hui un système de sens ad personam sans rejeter en même temps l’appartenance à sa communauté religieuse[12].

Retour aux fondamentaux

Néanmoins, d’autres sujets retournent à la religion de manière traditionnelle et intégriste, à la recherche d’un sens de leur existence, d’une identité solide qui contraste le devenir chaotique du réel et la liquidité dont est faite la modernité. C’est le cas du fondamentalisme, produit de la modernité qui s’y oppose en refusant ses objectifs et ses principes, mais qui utilise ses instruments technologiques. Dans les différentes variantes religieuses (catholique, protestante, islamique, juive, hindoue…), les fondamentalismes sont tous unis par la question du fondement éthique et religieux de l’État : pour les fondamentalistes, le fondement d’un État doit résider dans une religion commune et aucune forme de laïcité n’est envisagée[13]. La religiosité individualisée et le fondamentalisme religieux sont les deux faces du retour contemporain à la religion, deux faces qui démontrent la validité de la définition de la religion comme un pharmakon qu’on utilise contre l’angoisse qu’on éprouve quand on constate l’absence du sens. Que ce soit le pharmakon comme remède ou le pharmakon comme poison, c’est toujours d’un médicament qu’il s’agit et toujours l’absence de sens est considérée comme une maladie.

La voie humaine

Mais n’est-il pas possible de trouver une autre voie ? Une voie plus humaine ? Une proposition que je voudrais avancer ici pour surmonter les mensonges de survie élaborés par la religion est de se tourner vers la science … Si, dans le but d’essayer de donner un sens et une explication à la réalité, au lieu de retourner aux illusions des religions, les sujets s’adressaient à la science, ils découvriraient, par exemple, que l’absence de matière est une condition spécifique de nombreux modèles cosmologiques. À chercher des réponses sur la réalité dans un livre de physique, plutôt que dans La Sainte Bible, on découvrirait, par exemple, que la peur du néant et du vide sont injustifiées, car ils sont le berceau de l’existence et la nature ultime de la réalité, tant au niveau microscopique que macroscopique[14]. Pour situer l’approche logique d’Odifreddi, juste une courte citation : « La conclusione dell’ analisi logica [applicata agli argomenti della teologia razionale] è dunque che non solo non è razionale credere in Dio ma che è razionale non credervi. »[15] (La conclusion de l’analyse logique [appliquée aux arguments de la théologie rationnelle] est donc que non seulement il n’est pas rationnel de croire en Dieu mais qu’il est rationnel de n’y pas croire). Par l’adoption d’une approche scientifique de la réalité, on apprend à être sceptique, à remettre en question les vérités qui nous sont proposées, à en chercher des preuves empiriques qui en démontrent la validité, en trouvant des réponses plus humaines sur l’existence. Connaître la science et en adopter l’attitude de vérification des hypothèses annule les effets collatéraux les plus dévastateurs du pharmakon religieux – les poisons du fondamentalisme. À cet égard, Sam Harris souligne que si on enseigne aux jeunes que les propositions religieuses ne doivent pas être justifiées, alors que cette obligation vaut pour toutes les autres [propositions], la société se remplit d’êtres irrationnels et potentiellement capables de commettre n’importe quel acte pour défendre leur propre foi[16]. Éduquer les jeunes avec une mentalité religieuse pleine de dogmes les expose davantage au risque de l’intégrisme : la plupart des terroristes qui se font sauter dans les lieux publics en tuant des innocents ne sont pas des psychotiques, mais la plupart du temps des sujets motivés par un idéalisme religieux fort, des sujets qui ont consommé trop de pharmakon religieux.

Le doute scientifique, fondement de la démocratie

Alors, que faire ? Si la mentalité religieuse est peu habituée au doute et tend à écarter toutes les preuves qui fausseraient la vérité de la foi, une éducation scientifique saine et rigoureuse pourrait être un excellent antidote. Un scientifique croit en un paradigme qui s’est avéré sur la base de nombreuses preuves empiriques, mais quand apparaissent des preuves contraires, il n’hésite pas à abandonner ce paradigme et à en élaborer un nouveau. Ne serait-il pas venu de moment d’envoyer les jeunes à l’école de physique quantique, plutôt qu’au catéchisme ? Ne serait-il désormais pas venu le moment d’arrêter définitivement de continuer à tromper les générations en les poussant à entrer sur le territoire du Symbolique religieux et de commencer au contraire à leur fournir les instruments nécessaires pour gérer de manière humaine les urgences du Réel ? Ne réaliserait-on pas une société plus démocratique grâce à la valorisation du doute ?

Dialogue maïeutique

Et finalement, que conclure, Lucien l’âne mon ami.

Être athée ou ne pas être religieux, telle est la question, dit Lucien l’âne.

Être athée, dit Marco Valdo M.I., être défini athée est terriblement gênant, on a l’impression d’être trahi par le mot. Être athée ramène traditionnellement à l’affirmation de l’inexistence de Dieu, mais tout le monde sent bien que ça n’a pas de sens d’être défini par rapport à Dieu, à son existence ou à son inexistence.

Note, dit Lucien l’âne, en ce qui me concerne, Dieu en soi ne me dérange pas ! Il n’existe pas. Dieu n’existe pas, mais la religion, les religions, les religieux existent et drôlement. La religion, c’est la onzième plaie et elle intègre toutes les autres.

En effet, reprend Marco Valdo M.I., c’est la plaie de l’humanité. En fait, ce mot « athée » et tout ce qui s’ensuit, est une erreur de langage (volontaire ?), inventée par les religieux. En vérité, il s’agissait de maintenir Dieu intact, puisqu’il est par essence intouchable et dès lors, qu’il devait être nié, il devenait incontournable. Un athée sans dieu auquel s’opposer n’existe pas. En désignant l’athée, on désigne Dieu comme incontournable fondement. C’est un tour de passe-passe, on a inversé la réalité. La réalité, c’est que l’homme existe et qu’il invente dieu, les dieux.

Mais, demande Lucien l’âne, quel est le but de cette manipulation ?

Oh, répond Marco Valdo M.I., le sens de la manœuvre est clair : il s’agit de dévier les critiques sur un non-objet, un objectif factice de sorte à les rendre parfaitement vaines et d’empêcher de mettre en cause ce qui agit dans le réel : la religion, les religions, les religieux et les institutions correspondantes. En clair, il s’agit de focaliser le débat sur Dieu – son existence, son inexistence, sa toute-puissance, ses pensées, ses commandements, etc. et par ce leurre, empêcher d’atteindre la véritable cible de la critique : la religion.

Comment on en sort alors, interroge Lucien l’âne ?

Le seul moyen de déjouer ce piège est de s’en prendre à l’objet réel, aux objets réels que l’on entend critiquer : la religion et les religieux et non pas les croyances qui sont choses privées et fantasmatiques tant qu’on ne les fait pas intervenir dans le réel. Il ne s’agit pas d’être athées, si ce n’est peut-être par ricochet de l’usage, mais il s’agit certainement d’être anti-religion(s), anti-religieux, car les religions et les religieux sont les seuls à agir dans le réel et les vrais ennemis de l’humaine nation comme toutes les téléologies qui promettent un avenir radieux.

Et alors, dit Lucien l’âne, que faire ?

Mais, dit Marco Valdo M.I., même s’il pleut à Ostende et qu’on se pose des questions :

« Se sont perdus, se sont perdus
Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on se demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut le coup,
Si ça vaut le coup de vivre sa vie. »[17]

En réalité, c’est tout simple : bonne ou mauvaise, il s’agit de vivre sa vie.


Notes

  1. L’ATEO, bimestrale dell’UAAR, n°1/2019, Roma, 40 p. – UAAR : Unione degli Atei e degli Agnostici Razionalisti – Union des Athées et des Agnostiques et des Rationalistes.↑
  2. Toutes les citations de l’article originel sont traduites par l’auteur du présent article.↑
  3. Enrico Nivolo (enrico.nivolo@anche.no), Religione ; Due o tre cose que penso di lei, L’ATEO, 1/2019, pp.18-21.↑
  4. Giovanni Firolamo, Che cos’è la religione. Temi metodi problemi, Torino, Einaudi, 2004, p. 76.↑
  5. Melford Elliot Melford Elliot Spiro, 1966, Religion. Problems of Definition and Explanation, in Banton (a cura di) – Anthropological Approaches to the Study of Religion (1966), Londra, Tavistock et Clifford Geertz, 1987, Interpretazione di culture (1973), Bologna, Il Mulino.↑
  6. Jean-Paul Sartre, La Nausée, Gallimard, Paris, 1938, 249 p.↑
  7. Jacques Derrida, La farmacia di Platone (1972), 2007, Milano, Jaca Book. Voir en français Jacques Derrida, La pharmacie de Platon, repris dans La dissémination, Seuil, Paris, (1972), 416 p.↑
  8. Jacques Lacan, Il Trionfo della religione, Einaudi Torino, 1975 – voir Le Triomphe de la religion. Précédé de : Discours aux catholiques, Seuil, Paris, 2005, 112 p.↑
  9. Olivier Roy, La santa ignoranza. Religioni senza cultura, Milano, Feltrinelli, 2017. Voir en français : La Sainte ignorance – Le temps de la religion sans culture, Seuil, Paris, 2012, 384 p.↑
  10. Walter Benjamin, Il capitalismo come religione, (1920) in Lo straniero, Anno XVII, n° 155. Voir en français : « Le capitalisme comme religion », in W. Benjamin, Fragments philosophiques, politiques, critiques, littéraires, trad. de l’all. par Christophe Jouanlanne et Jean-François Poirier, Paris, PUF, 2000, p. 113.↑
  11. « Rassurance » au lieu de « rassurement », qui est le mot français usuel ; « rassurance » pour évoquer le lien avec la notion d’« assurance sociale » ; réassurance est un terme technique du secteur des « assurances », ce qui est évidemment tout autre chose.↑
  12. Wade Clark Roof, A Generation of Seekers, The Spiritual Journeys of the Baby Boom Generation, January 1994, Harper San Francisco Edition, 304 p.↑
  13. Giovanni Firolamo, op.cit.↑
  14. Piergiorgio Odifreddi, Il vangelo secondo la scienza. Le religione alla prove del nove, Einaudi, Torino, 1999.↑
  15. Ibid., p. 189.↑
  16. HARRIS Sam, La fine della fede. Religione, terrore e il futuro della religione, Nuovi Mondi Media, Bologna, 2006. Voir : The End of Faith: Religion, Terror, and the Future of Reason, W. W. Norton (USA), 2004.↑
  17. CAUSSIMON Jean-Roger, Comme à Ostende, Paris, 1961 ; voir video : Ostende – 1961.↑
Tags : ATEO athée éducation Enrico Nevolo Italie Marco Valdo M.I. religion science

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