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Archives par mot-clé: Tunisie

L’HISTOIRE VRAIE DE mohamED

Posté le 15 juin 2023 Par JF Publié dans Religion Laisser un commentaire
Jean-François Jacobs

Avertissement

Ce récit est un « road trip » » sur le parcours tumultueux d’Ed, un Tunisien qui, pour ne pas perdre la vie, a dû fuir son pays. En voici la seconde partie. Le personnage est réel. J’ai choisi de le faire parler à la première personne.

Un premier extrait a déjà été publié (Newsletter N° 38, postée sur athees.net le 23 octobre 2022), vous pouvez le lire en suivant ce lien : https://www.athees.net/lhistoire-vraie-de-mohamed/

Chapitre 3 : Maintenant, t’es grand !

À douze ans, maman est venue vers moi et m’a dit : « Maintenant tu es grand, tu vas faire le ramadan ». On était le matin et sur la table de la cuisine, aucun petit-déjeuner à se mettre sous la dent. Sept heures trente du mat, direction l’école, le ventre creux. À dix heures, j’étais de retour chez moi. J’ai faim. J’ai très faim. J’ai trop faim. Alors, je mange. Ma mère n’a pas bronché. Bref, j’ai fait le ramadan. Environ deux heures. Et tant que cela restait dans le giron de la famille nucléaire, personne n’y trouvait à redire. Ce n’était pas quelque chose qui semblait relever d’une importance capitale. Dans les années quatre-vingt-dix, il n’y avait pas vraiment de pression religieuse. Enfin, il faut relativiser : il n’y en avait pas dans mon quartier huppé. Là, je me dois de vous éclairer sur une analyse toute personnelle, mais que je pense fondée. L’immixtion de la religion dans les affaires quotidiennes relève fondamentalement de la classe sociale. Dans le périmètre bourgeois où mes parents s’étaient installés, il y avait, pendant la période du ramadan, des snacks ouverts toute la journée. Ce n’était pas le cas dans le ghetto d’à côté. Là-bas, personne n’aurait osé s’afficher, en pleine rue, le sandwich à la main, destination imminente en bouche. J’y vois une logique. Il est plus difficile de se priver quand on a tout, plutôt que quand on n’a rien. Si on manque de tout, si on n’a plus rien à espérer de notre vivant, n’est-il pas cohérent de miser le peu qu’il nous reste sur l’après-vie ? N’est-il pas salutaire de croire dur comme fer au paradis ? De s’attacher corps et âme à l’idée que cette vile existence n’est qu’une épreuve à surmonter.

Chapitre 4 : La dégringolade

Mon père a fait de mauvaises affaires. On a déménagé dans un faubourg populaire. Un voile s’est installé sur la tête de ma mère. À la fin des années quatre-vingt-dix, début des années deux mille, il y a eu une émergence des télévisions provenant du Golfe — Qatar, Arabie saoudite, Émirats arabes unis —, on a vu débarquer une profusion de chaînes coraniques. Donc, à cause d’une arnaque à l’héritage dans la famille du paternel — je ne vais pas entrer dans les détails — ce dernier ne pouvait plus rembourser ses prêts. On devait se la jouer un ton plus bas. C’est alors que j’ai découvert, dans le même pays, un autre monde. La première découverte fut lexicale, j’ai appris un nouveau mot : « haram », qui comme chacun sait veut dire « interdit pour les musulmans ». Plusieurs fois par jour, cette ritournelle à l’oreille : « c’est haram ». Ado, je portais des baggy, des pantalons larges, ainsi que des T-shirts à l’effigie des clubs de basket de la NBA. Autour du cou, le bandana en mode cow-boy. Haram, encore haram, toujours haram. Ces gens-là, que je ne connaissais pas, venaient m’apostropher. Ils me disaient de ne pas m’habiller comme ça, de respecter nos traditions, de faire partie intégrante de notre civilisation. Ne pas être différent, rester dans le moule communautaire. Ces mêmes habits, ces mêmes vêtements, je les portais pourtant déjà avant, chez les riches, qui eux s’en fichaient. Au lycée, j’ai vécu le martyre. La professeure d’éducation religieuse m’a pris en grippe et elle a fini par me conduire à l’échafaud dans une valse en trois temps.

À cet âge-là, j’étais un footeux, je jouais dans un club à Ariana, près de Tunis. J’avais acheté, avec la bénédiction de mon père pas trop concerné par autre chose que sa tranquillité, la vareuse du club de Metz… OK, c’est une drôle d’idée, mais elle me plaisait beaucoup, cette chasuble. Ma spécialiste en endoctrinement me fit remarquer, ô blasphème suprême, qu’à côté du dragon sur le blason du club, il y avait une croix aux relents catholiques ! Je crois que je suis passé à deux doigts de la crucifixion. Ma résurrection a duré sept jours. La direction de l’école s’est montrée magnanime, je n’ai pas dû les passer dans un obscur tombeau, mais juste chez moi, à la maison. En Belgique, il n’y a pas de place pour les signes religieux dans les établissements scolaires de l’État. En Tunisie, ils sont partout, mais pour une seule religion. Comparaison n’est pas raison et je vous dois un mea-culpa. Je n’étais pas un ange, l’école m’ennuyait prodigieusement, je n’y avais pas vraiment d’amis et il est bien possible que mon passe-temps favori était de provoquer les profs que, par la force des choses, je devais côtoyer. Pour le second temps de la valse, je ne me souviens plus de l’élément déclencheur, mais à l’invitation de ma prof en fake news, le directeur de l’école est entré dans la danse. Il ne me marcha pas sur les pieds mais se contenta de me frapper aux bras ce qui fit tomber le livre que je tenais, par pur conformisme, pour suivre les élucubrations de ma professeure. Bardaf, c’est l’embardée et patrata, le livre se plia aux lois de la gravité.

Le directeur d’école : Ramasse tout de suite ce cahier.

Votre serviteur : Ce n’est pas un cahier, c’est le livre d’éducation religieuse.

Le directeur d’école (interloqué) : …

Votre serviteur (qui ferait mieux de se taire) : Et ce n’est pas moi qui ai jeté la parole du prophète par terre.

Il se saisit promptement du livre et me renvoya vingt-et-un jours à la casa. En fin d’année, le conseil de classe me fit doubler. Fin de la valse. Je pense que mon père a attribué tous ces problèmes avec l’autorité à notre changement de statut social. Il n’avait plus de quoi nous offrir une grosse baraque, mais il n’était pas ruiné au point de ne pas pouvoir m’offrir de suivre un cursus dans une école privée. Un établissement situé à plus de deux heures de bus de mon logement. Qu’allais-je pouvoir faire dans cette galère pendant ces quatre heures journalières ?

Chapitre 5 : Temps de cerveau

J’ai utilisé ce temps pour effectuer des recherches… sur l’islam. Je voulais tout comprendre. À cause, ou à la grâce de ces longs trajets, je rentrais chez moi que vers neuf heures du soir, trop tard pour manger en famille. J’étais seul. Personne à qui parler, de quoi me noyer dans une schizophrénie de bavardage : je discutais avec moi-même et personne n’appelait l’ambulance. Je me posais des questions et j’y répondais. C’est alors que j’ai découvert l’hypocrisie religieuse, la religion à la carte. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. Il y avait autant de religions musulmanes que d’individus musulmans. Exactement comme pour le foot : chaque supporter était, pour lui, le meilleur des entraîneurs. Plus important encore, chacun voulait que les autres pratiquent la religion, le sport le plus collectif, comme eux se l’imaginaient. Alors, comme si c’était une formule magique, je me suis léché l’index et je l’ai frotté contre mon pouce. Après la première page du Coran, j’ai lu la deuxième et ensuite, toutes les autres. Plusieurs fois. Sans relâche. Sans préjugé. En arabe ancien, c’était loin d’être facile à décoder.

À la trois (digression) :

Oui, la Tunisie se dit un pays arabe, mais on ne parle pas « arabe ». On parle un dialecte. Aucun pays que je connaisse ne parle l’arabe académique. Oui, dans mon pays, on a bien eu des cours d’arabe littéraire, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Dans la vie quotidienne ? On palabre dans un jargon qui n’utilise pas la même conjugaison, pas la même grammaire ; même l’origine des mots est parfois différente. On recourt par exemple à des mots berbères, français, espagnols, italiens, en les arabisant. Ça ressemble à l’arabe littéraire, mais ça n’en n’est pas. On dit pour la cuisine : cucina. C’est de l’italien. En arabe, c’est matbakh. Quand un Tunisien parle à un Marocain, ils croient tous les deux qu’ils s’expriment en arabe et que l’autre, cet imbécile, n’y comprend rien. Aucun des deux ne peut se la péter « je parle mieux l’arabe que toi ». Le seul dialecte qui est à peu près compris partout, c’est celui qui nous vient d’Égypte et il y a une raison à ça : c’est eux qui ont la plus grosse industrie cinématographique.

Chapitre 5 bis : Du temps de cerveau et des livres

Il y a des dictionnaires académiques comme le Larousse, le Petit Robert et il y en a d’autres comme le Licen el Arab, plus pointu et dédié à l’arabe ancien. Lors de ma première lecture du Coran, je l’ai énormément utilisé afin, comme un bon élève, d’essayer de comprendre littéralement le sens des différentes sourates.

Panneau de signalisation : faut savoir que bien souvent quand quelqu’un cite un extrait du Coran, il ne le déclame pas, il le chante. Cela s’appelle la cantillation coranique et si c’est un outil précieux pour avoir un accès mélodieux au récit et que c’est fort utile comme moyen mnémotechnique, je trouve, de ma tour d’ivoire personnelle, que cela nous empêche de bien examiner le fond du texte, le sens des mots. J’ai entendu de nombreux hâfiz, c’est-à-dire « celui qui garde et récite la parole divine », durant mon enfance sans que je me demande une seule fois ce qu’il disait vraiment ! Lors de mes deux premières années de recherches — elles en ont duré une bonne dizaine — j’ai été littéralement choqué par la violence des propos, par la dureté des mots, par les invitations aux crimes légalisés. Je n’avais même pas imaginé un instant que l’islam se focaliserait sur le fait de tuer les mécréants.

C’est le royaume de la peur, une torture morale, la menace incessante des affres de l’enfer. La partie la plus souvent évoquée par les progressistes, les réformistes — c’est une religion de paix et d’amour —, est largement minoritaire. Ceci n’explique pas cela et loin de moi d’en tirer la conclusion que cette affirmation n’est rien d’autre que de la manipulation. Je reste persuadé que la majorité des musulmans souhaitent juste vivre librement, dignement, avec tous les avantages surnaturels et si possible, sans les inconvénients du jugement dernier. Faut rester lucide, il y a sans doute moins d’adeptes de la Taqîya, que d’amateurs de tequila.

Il y a une différence énorme entre la partie où Mohamed vit seul à la Mecque et celle beaucoup plus prégnante à Médine, où il est devenu un chef de guerre. Le discours est passé de la tolérance et du vivre ensemble à l’injonction « croyez à cette religion ou vous allez périr ». Cette période de prospection fut l’une des plus dures que j’aie eu à vivre. En avançant dans la compréhension de cette religion, je m’en éloignais. Je ne le savais pas encore, mais j’étais déjà sur le chemin de celui qui un jour, va refuser ce que l’on pourrait appeler un héritage idéologique. Je n’en parlais avec personne, c’était de la masturbation, une démarche solitaire. D’abord, je n’éprouvais pas particulièrement le besoin de m’exprimer à ce sujet et puis surtout, je ne voulais pas subir d’influence. Pour arriver à mes conclusions, je voulais utiliser uniquement mon cerveau et exercer mon libre arbitre. À chacun sa vision, à chacun son interprétation. Je voulais que la mienne m’appartienne. Je ne pense pas que mon approche était biaisée dès le début car j’espérais pouvoir être convaincu. Je souhaitais, quelque part, laisser une chance à l’instruction divine. Quoi de plus normal, à la sortie de l’adolescence, que de se chercher une personnalité. Tout le monde autour de moi était musulman, j’ai essayé de m’intégrer. Chaque fois que je lisais une heure, j’y réfléchissais au moins pendant le double. Mes longs déplacements en autobus m’ont offert du temps de cerveau, j’ai eu de la chance, c’était un précieux cadeau.

Petit à petit, cette réflexion s’est transformée en crainte pour ensuite prendre sa forme définitive : j’ai eu peur. Si je bannissais définitivement cette religion de ma vie, qu’allait-il m’arriver ? J’étais différent. Moi et les autres. Pour eux, il y avait une réponse à tout, quelqu’un leur prenait la main pour les conduire vers le bonheur absolu et je les sentais bien décidés à me tordre le poignet si je refusais de les accompagner. En recherchant Dieu, j’ai découvert la barbarie et je suis devenu insomniaque. La nuit, quand j’étais en quête de sommeil, je partais dans des élucubrations sur ma mort. Je voyais déjà ma vie comme un enfer : allait-il durer aussi toute l’éternité une fois mort ? Ma mère, mon père, ma grand-mère, mes oncles, tous me disaient : « Fais gaffe, tu seras jugé pour tout ce que tu fais ». Je me sentais surveillé à temps plein. On voulait me faire croire qu’une fois que ma chair serait brûlée par le feu de la Géhenne, Dieu, dans son immense bonté, allait me remettre de la peau afin de pouvoir la carboniser à nouveau. J’avais beau avoir des doutes, je ne pouvais balayer cette image de mon esprit d’un revers de la main. Surtout que ce ne serait même pas de ma faute, mais de celle du malin ! Le diable aurait pris possession de moi et mes mauvaises pensées ne seraient que la preuve de son existence, dixit les hautes instances familiales. Le démon me pousse dans le dos et c’est contre lui qu’il faut se battre, contre sa mainmise qu’il faut lutter. Entre mes seize et mes vingt ans, je l’ai combattu seul et en silence.

Tags : coran Ed haram islam Tunisie

L’HISTOIRE VRAIE DE mohamED

Posté le 21 novembre 2022 Par ABA Publié dans Athéisme Laisser un commentaire
JF Jacobs

Avertissement
Ce récit est un « road trip » » sur le parcours tumultueux d’Ed, un Tunisien qui, pour ne pas perdre la vie, a dû fuir son pays. En voici la première partie. Le personnage est réel. J’ai choisi de le faire parler à la première personne.

En Tunisie, surtout pour les classes sociales défavorisées, si tu n’es pas musulman, tu n’as pas juste un problème, tu deviens « Le » problème. D’ailleurs, même pour celles et ceux du même milieu que moi, celui des petits bourgeois, il fallait faire profil bas. On ne peut pas s’exprimer publiquement. Pourquoi ? On a trop à perdre ! Ta famille. Le confort d’être entouré par ta famille, tu le perds. Concrètement, tu n’as plus rien. Tu es mis à l’index. Le cocon familial ne te protège plus, tu es à la rue et tu ne peux pas, non plus, trouver de travail si… tu affiches ton athéisme. 

On va y revenir, plus tard. Avant ça, je me dois de partager avec vous, sans ambiguïté, mon utopie : la sécularisation du pays d’où je viens et de ceux qui lui ressemblent. Je rêve d’un monde qui n’existe pas : cela me fait au moins un point commun avec vous. Je rêve d’offrir un mode d’emploi pour aider celles qui n’osent même pas s’exprimer, pour émanciper ceux qui se croient condamnés. Je souhaite semer dans l’esprit du croyant que la graine féconde de la non-existence du Dieu monothéiste va le pousser à chercher. Dans le sens où c’est une douce liberté de ne pas être contraint d’avoir déjà trouvé.

Pour toutes les personnes qui endossent le statut d’immigré, plutôt que celui d’expatrié, il y a, dans la majorité des cas, une question plus importante que l’existence d’un dieu ou pas : les papiers. Pour revendiquer une réelle existence, une présence physique, il faut que cela soit gravé sur un bout de papier plastifié. Tu as beau t’appeler Jésus, Moïse ou Mahomet, si tu n’as pas le bon cachet, tu finis au cachot. En revanche, si tu es athée, que tu asrevendiqué de l’être et que, c’est un détail important, tu es toujours en vie, tu es susceptible, selon les droits autoproclamés de l’homme, de ne pas te faire tuer. Ici, en Europe, tu as la garantie « made in démocratie ». Être athée dans un pays majoritairement musulman ne t’offre pas le paradis dans l’au-delà, mais il te donne le droit d’avoir un statut de réfugié ici-bas. Comme l’écrivait frénétiquement ce sacré Jack dans Shining « un tiens vaut mieux que deux tu auras ». Moi, les papiers, je les ai eus. 

Je ne veux pas faire la guerre, hisser le pavillon de la non-croyance, jouer au prosélyte athée. J’invoque simplement la réciprocité. Il y en a qui croient et d’autres pas, chacun doit avoir le choix. Je n’ai rien à vendre, juste une expérience à partager. Les religions monothéistes, elles, promettent, à notre mort, tout ce que l’on n’a pas pu avoir de notre vivant. L’éternité, la présence de ceux qu’on aime, un logement all-inclusive et, pour les meilleurs d’entre-nous, quelques vierges. L’athéisme nous vend le grand rien, la vie avant la naissance, c’est-à-dire celle dont on n’a aucun souvenir. Qui se souvient d’une folle journée dans les couilles de son père ? Moi, j’ai vécu l’enfer sur terre. L’idée de ce rendez-vous avec vous, c’est d’envoyer une bouteille à la mer à destination des athées persécutés. Un message pour leur dire : c’est possible. Lève-toi et marche…

À la Une (digression) 

C’est quoi le problème ici ? Quand quelqu’un comme moi, c’est-à-dire un athée à tendance anarchiste individualiste –en fait, non, plus maintenant – venant d’un pays majoritairement musulman (pour faire court) critique la religion, la gauche prend ses jambes à son cou, l’extrême gauche se met la tête dans le sable, la droite applaudit et l’extrême droite t’offre un job. En débarquant en Belgique, j’ai vite atterri dans un collectif d’ex-musulmans et la personne qui m’a expliqué les objectifs de leur mouvement tenait un discours digne du rejeton légitime d’Éric Zemmour ! 

D’ailleurs, je ne comprends même pas le principe. Tu fuis le communautarisme musulman pour t’enfermer dans une communauté d’ex-musulmans. C’est l’arroseur arrosé, le chien qui se mord la queue ! Je vois la route toute tracée qu’ils empruntent. Je ne veux pas les suivre et je ne peux pas rebrousser chemin. Bref, retournons à nos moutons. 

Chapitre 1 : Je suis né quelque part

Nous le savons : notre mémoire modifie nos souvenirs. On se ment, on se trompe, on se voit plus beau que l’on est, on se réinvente en une version premium. Nous ne sommes pas l’exact reflet de ce que l’on prétend être. L’idée est là. Lorsque je remonte dans mes souvenirs à l’âge de cinq ou six ans, ce n’est pas fiable à cent pour cent. C’est la vision que j’ai aujourd’hui du cadre que j’avais, à l’époque, en face des yeux. 

À ma naissance, mes parents, comme tous les parents, m’ont choisi un prénom. Comme près de 80 % des enfants nés dans un pays musulman, ils ont opté pour Mohamed. Mais pas juste Mohamed. J’ai eu droit à un prénom composé. Mohamed-Larbi. Larbi, c’est le masculin d’Arbia. Lella Arbia est une sainte. Celle-ci avait vécu à Tunis, comme nous. Elle pouvait prendre soin de vous, à condition de lui faire quelques offrandes sous forme, par exemple, de nourriture, qui finirait rapidement dans l’estomac du propriétaire du lieu. Avant moi, ma mère avait perdu deux enfants. Elle a donc choisi ce deuxième prénom pour me protéger. Force est de constater que cela a fonctionné. Comme pour les 100 % de ceux qui ont survécu. Mon patronyme, c’est Mahbouli. Maboul en français. Le fou. Oui, je me souviens de quelques moqueries, comme c’est le cas dans toutes les cours d’école, quand vous portez un nom qui prête à sourire. 

Pourtant, mes premiers souvenirs n’ont pas de lien avec la religion, ni même avec la Tunisie. Je suis né en 81. Vers trois ou quatre ans, je me souviens vaguement d’un jardin, en Italie, près de Rome. Mes parents s’y étaient installés. Pas comme des immigrés qui cherchaient à fuir la misère, mais comme des nantis cherchant à faire prospérer les affaires familiales. Le père de mon père avait été le maire de l’ile de Djerba. Une dynastie aisée, des propriétairesterriens, de l’immobilier ici et là. Ma mère, c’était tout le contraire. Orpheline de son paternel, elle a dû commencer à travailler très tôt afin de subvenir aux besoins élémentaires qui nous permettent de garder la tête hors de l’eau. Il y avait une grande différence de classe sociale entre mes deux géniteurs. Mon père était riche par procuration sans avoir jamais rien fait. Ma mère était pauvre et elle le serait restée si elle ne s’était pas mariée. 

Chapitre 2 : Aïe aïe aïe, ouille ouille ouille

Mon second souvenir est bien plus douloureux, je le ressens encore au plus profond de ma chair. Il relève, ostensiblement, d’un contexte religieux. Cela s’est passé juste avant mes six ans. Cela s’appelle « la circoncision ». Pour eux, c’était une grande fête. Mais pour mon frère et moi, ce fut juste horrible. Sans doute surtout pour moi d’ailleurs puisque mon frère n’avait qu’un an. Ils m’ont attaché sur une chaise pour me couper le prépuce. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Pourquoi, subitement, on me charcute le zgeg ? Pourquoi cette humiliation, en public ? Tout le monde riait, tandis que moi, je pleurais ! De douleur, mais aussi, d’incompréhension. Jusque-là, j’avais été un enfant hyper gâté, j’avais eu tout ce que je désirais. Il n’y avait pas de restrictions chez moi, pas de règles. Je pensais que je pouvais faire ce que je voulais et là, je crois que le ciel m’est tombé sur la tête. C’est un poncif : on sait que l’on bâtit notre personnalité dès nos premières années et manifestement, j’allais avoir un problème avec l’autorité. Cela s’est vite confirmé dès mon premier jour d’école primaire. Les garçons devaient mettre un tablier bleu et les filles un tablier… rose. J’ai fui, je suis rentré chez moi. La religion. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? À chaque fête, il y avait des chants religieux. Tout est fait pour que l’on suive la trajectoire qui mène à Dieu. Dans un pays où il y a cinq appels à la prière tous les jours, où les programmes télévisés commencent avec des versets du Coran, quand la première chose que l’on t’explique, c’est que pour réussir dans la vie, il faut être un bon croyant, il vaut mieux ne pas partir en zigzag. Au début, c’est juste du bon sens, cela passe comme une évidence : ne fais pas de mal à autrui, ne vole pas, reste poli. Ce n’est foncièrement pas religieux, c’est enrobé par le religieux. Dans chaque phrase, pour tous les conseils, il y a un préfixe ou un suffixe sacré, comme par exemple « inchallah », si Dieu le veut, ou « bismillah », au nom de Dieu, ou encore « machallah », ce qui plaît à Dieu. Tout ça, c’est un peu comme si c’était le cadre qui décidait à quoi allait ressembler la photo. Je ne sais pas pourquoi. Un miracle peut-être. Le lien ne s’est pas fait, le béton n’a pas pris. Je ne suis pas le fruit de mon pays, je n’ai pas eu le gout de la religion. 

Je devais avoir environ huit ans quand mon père nous a appelé, mon frère et moi, pour nous initier à la prière. WTF?On regardait un dessins-animé et ensuite, je devais foutre à mon frérot une branlée à un jeu vidéo ! Je suis un enfant, j’aime jouer, m’amuser. Voilà, à peu près, comme c’est passé cet appel à la prière :

Mon père : Mohamed, Zakaria, venez ici tout d’suite.

Moi : On regarde la télé.

Mon père : Viens ici que j’te dis, je vais t’apprendre à prier ! 

Moi : Non.

Mon père : Zakaria !

Mon frère : J’arrive…

Entre mon père et le club Dorothée, Nicky Larson, Olivie et Tom et Dragon Ball, mon cœur n’a pas longtemps balancé. Lui, mon paternel, il n’a pas insisté plus que ça, il ne m’a pas obligé, contraint par la force. Il a dû se dire « starfoullah », que Dieu me pardonne. 

À dix ans, j’ai eu un déclic. Toutes ces recommandations parfumées à l’essence divine, ce n’était pas que de bons principes d’éducation. Pendant les vacances scolaires d’été, j’avais une cousine qui vivait en France et qui venait passer les vacances chez nous. C’est la différence de traitement entre filles et garçons qui m’a mis la puce à l’oreille. On habitait dans une grande résidence, située dans un beau quartier bien sécurisé, avec des jardins et ma cousine, elle ne pouvait pas sortir. Pour une simple balade, un adulte devait l’accompagner, tandis que je ne souffrais même pas d’un couvre-feu. Je n’ai pas compris. Pourquoi les limites pour elle n’étaient pas les mêmes que pour moi ? Mes oncles buvaient de l’alcool, sortaient en boîte de nuit et ma tante de dix ans mon ainée devait se coltiner un pot de colle, moi, si elle désirait aller au cinéma avec son fiancé. 

À la deux (digression)

J’entends jusqu’ici l’extrême droite se délecter et entonner la bouche pleine de certitudes que « l’islam est une religion sexiste, que les musulmans, par définition, ne peuvent pas embrasser le féminisme, emblème de nos belles démocraties ». C’est juste mon expérience, quelque part, à un moment donné. Par pitié, évitons les généralités. Quelle est la part du cultuel ? Quelle est la part du culturel ? L’islam, par définition, n’est pas plus sexiste que les autres religions monothéistes.

Tags : athée athéisme circoncision Ed immigré islam Mahomet Mohamed prière Tunisie

Il était une bergère…
La Tunisie entre tolérances et intolérances religieuses

Posté le 27 décembre 2017 Par ABA Publié dans Athéisme Laisser un commentaire
Anne Staquet

Manifestation « Mouch Bessif »

Manifestation « Mouch Bessif »

La révolution de 2011 avait attisé l’espoir dans le monde arabe : l’espoir d’une vie meilleure et surtout l’espoir d’un déploiement des libertés individuelles. En Tunisie, l’optimisme premier a été de courte durée. En effet, les élections qui ont suivi ont vu la victoire massive des religieux et, plus exactement, d’un intégrisme religieux. Les valeurs démocratiques de liberté ont été présentées au peuple comme une tentative d’occidentalisation et un retour déguisé du colonialisme. Les actes de Bourguiba, qui n’hésitait pas à ôter le voile des femmes et à qui il était arrivé de boire en public à la télévision durant le ramadan, ont étayé, à son corps défendant, cette interprétation. Ses actions non démocratiques ont été mises en exergue et le fait que les budgets les plus importants de son gouvernement soient dévolus à l’enseignement et à la sécurité sociale a été soigneusement occulté.

Il ne s’agit évidemment pas de faire l’éloge d’un homme, mais de rappeler combien la Tunisie a pu jouir de libertés importantes et comment elle a pu être à la pointe des libertés et des droits des femmes non seulement au sein du monde arabe, mais même de nos pays. Le droit de vote des femmes a été acquis en Tunisie en 1956, alors qu’il n’a été autorisé qu’en 1944 en France et 1948 en Belgique (pour qu’il ne soit pas limité aux communales). Quant à la dépénalisation de l’avortement, elle survient en 1973 en Tunisie, alors qu’il faudra attendre respectivement 1975 en France et 1990 en Belgique.

Ces questions ne sont éloignées de la tolérance religieuse, y compris à l’égard des athées et des agnostiques, qu’en apparence. En effet, même s’il existe des croyants très tolérants, ceux qui remettent en question l’égalité entre les hommes et les femmes et le droit à l’avortement le font quasiment toujours – explicitement ou implicitement – au nom de la religion.

Bien sûr, l’athéisme n’est pas clairement admis, mais la tolérance a toutefois été inscrite dans le premier chapitre de la constitution tunisienne de 2014. L’article 6 précise :

L’État est gardien de la religion. Il garantit la liberté de croyance, de conscience et le libre exercice des cultes ; il est le garant de la neutralité des mosquées et lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane.

L’État s’engage à diffuser les valeurs de modération et de tolérance, à protéger les sacrés et à interdire d’y porter atteinte, comme il s’engage à interdire les campagnes d’accusation d’apostasie et l’incitation à la haine et à la violence. Il s’engage également à s’y opposer.

Comme on peut le constater, la constitution garantit la liberté de croyance et de conscience, mais elle définit aussi d’abord l’État comme le gardien de la religion.

Si les lois sont essentielles dans la détermination des libertés, les libertés ne sont réelles que lorsque la pression sociale permet de les exercer sans risque et sans condamnation morale. Et, à ce niveau, la situation en Tunisie est encore à améliorer.

Prenons le cas de la réalisatrice franco-tunisienne Nadia El-Fani. En 2011, soit en pleine révolution tunisienne (les premiers événements datent de l’année précédente), elle réalise un documentaire sur la place de la religion en Tunisie, sur les rapports de la population tunisienne avec l’islam et sur les aspirations d’une partie de ses compatriotes à une constitution laïque. Le film, initialement intitulé Ni Allah ni maître, sera renommé « Laïcité inch’Allah » suite à la polémique qu’il suscite. Le 26 juin 2011, une centaine de salafistes du mouvement, aujourd’hui interdit, Hizb Ettahrir saccagent la salle de cinéma où le film doit être présenté. Ils attaquent violemment le directeur de l’événement et menacent le public.[1] Il faut dire aussi que, deux mois plus tôt, Nadia El-Fani n’a pas hésité à revendiquer son athéisme sur une chaîne de télévision de grande écoute. Le harcèlement dont elle a été victime a été tel qu’elle est rapidement retournée en France.

Comme on le voit avec cet exemple, il ne suffit malheureusement pas que la loi autorise la liberté de culte, voire l’athéisme. Il faut aussi que les actes de violence à l’encontre de cette liberté soient condamnés et que les mentalités évoluent, ce qui ne se fait pas sans un travail sur celles-ci.

Les athées sont en fait nombreux en Tunisie. Beaucoup de Tunisiens boivent de l’alcool et ceux qui ne font pas le ramadan ne sont pas aussi rares qu’on pourrait l’imaginer[2],même si la situation est évidemment très différente à Tunis ou dans les grandes villes et dans les régions rurales retirées. Cependant, les non-pratiquants sont tolérés pour autant qu’ils enfreignent les coutumes en toute discrétion. Ainsi, pendant le ramadan, les quelques restaurants non touristiques ouverts en journée ferment les tentures ou tapissent leurs fenêtres de journaux, de manière à pas apparaître au vu et au su de tous. Une telle situation offre la possibilité à l’imam extrémiste, Adel Al Elmi, d’entrer dans ces lieux en filmant ceux qui s’y trouvent et de mettre ses films en ligne, afin de jeter l’opprobre sur eux. Pourtant, aucune loi n’interdit de manger ou de boire durant le ramadan et la nouvelle constitution garantit la liberté de croyance et de conscience.

Une telle ambiguïté, qui tente de ménager la chèvre et le chou, est toujours très dangereuse pour les libertés. Il suffit en effet que ceux qui exercent leurs libertés se retrouvent face à des religieux intégristes ou à des moralistes intolérants pour devenir une cible. C’est ce qui est arrivé en juin dernier à quatre jeunes de Bizerte, une ville du Nord de la Tunisie. Lors du dernier ramadan, ceux-ci ont mangé et fumé dans un jardin public. La police les a arrêtés. Le tribunal les a condamnés à un mois de prison pour outrage public à la pudeur ! Heureusement, des associations de défense des libertés leur ont trouvé des avocats et, en appel, ils ont échappé à la sentence.

Finalement, leur arrestation a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Cela a abouti au mouvement « Mouch Bessif », que l’on peut traduire par « pas de force » ou « pas contre notre volonté ». Une manifestation a eu lieu à Tunis. Le nombre des manifestants n’était pas énorme, par contre, le relais médiatique a été massif, partout dans le monde. On peut d’ailleurs soupçonner que l’acquittement, en appel, des « non-jeûneurs » est dû au soutien massif de la population.

Cette manifestation était en grande partie organisée par le groupe des irréligieux tunisiens (actifs sur Facebook depuis 2009), lesquels ont depuis lors pris le nom, plus neutre, d’association des libres-penseurs. Cette association tunisienne a obtenu le 25 octobre dernier le visa pour tous les pays arabes. Elle revendique le droit à l’athéisme effectif et réclame que les cafés, les restaurants et les cantines puissent servir ouvertement à boire et à manger, et pas seulement dans les lieux touristiques. Elle entend défendre les droits des athées[3] et des non-pratiquants, tout en travaillant sur les mentalités. Hanène, jeune femme, web master, membre fondatrice de l’association, m’a expliqué que les membres sont d’âge et de condition sociale très différents et qu’ils ne sont pas tous des intellectuels. D’ailleurs, suite à cette reconnaissance officielle, de nombreuses personnalités tunisiennes leur ont témoigné leur soutien et leur ont proposé de les aider… mais en leur demandant expressément de ne pas les nommer. Voici encore une fois une preuve, s’il en était besoin, qu’il n’est pas bon de se déclarer ouvertement athée aujourd’hui en Tunisie. En outre, les menaces sont fréquentes à l’égard des irréligieux. Mais les choses bougent aussi, car l’association est désormais officielle. Les fondateurs eux-mêmes ont été étonnés d’obtenir leur visa. Il faut dire que c’était la huitième fois en trois ans qu’ils introduisaient leur demande. Aujourd’hui, ils attendent que les statuts soient publiés au Journal Officiel, ce qui implique une déclaration du chef de l’État. Ils vont œuvrer pour changer les lois et les mentalités et envisagent de développer un blog et d’organiser des conférences.

Il serait tentant de conclure sur une note d’optimisme, faire accroire que, après des avancées et des reculs[4], la Tunisie est sur de bonnes voies et que la liberté de croyance et d’expression en matière religieuse, par la parole ou par les actes, est en train de s’affirmer. Ce serait cependant faire preuve d’une vision simpliste de l’histoire qui irait lentement mais sûrement dans le sens du progrès. Un tel optimisme consisterait à se réjouir de toutes les avancées, en oubliant qu’elles sont fragiles et qu’il suffit de peu pour que l’obscurantisme revienne en force.

L’autre tentation est de se croire à l’abri chez nous, en Belgique, au moins en ce qui concerne la liberté de croyance et la liberté d’expression. Certes, vue de Tunisie, la condition des athées belges peut sembler idéale. Mais si elle est meilleure, elle est loin d’être parfaite pour autant. Je donne, depuis des années, des cours et des conférences sur l’histoire de l’athéisme. Or, de plus en plus souvent, des Belges ou des Français viennent m’avouer qu’ils n’osent plus se dire athées. Certains cherchent même à inventer des mots ou des expressions pour se définir sans que ceux qui ne partagent pas leur position comprennent qu’il s’agit d’athéisme. Le plus paradoxal, c’est que chez nous la réprobation sociale vient moins des croyants, qui se veulent tolérants, que des agnostiques et laïques, qui affirment avec vigueur, voire avec une certaine agressivité, que l’athéisme est une croyance dans la non-existence de Dieu…


Notes

  1. Deux mois auparavant, le réalisateur Nouri Bezid, avait été frappé à la tête au moyen d’une barre de fer peu après avoir réclamé l’inscription de la laïcité dans la constitution. Son agresseur n’a pas été retrouvé. ↑
  2. Les statistiques considèrent que 4 % de la population tunisienne serait athée. Mais on sait que sur ces questions où la parole n’est ni libre ni neutre, le nombre est souvent bien supérieur aux déclarations effectives lors des sondages d’opinion. ↑
  3. Comme c’était chez nous le cas à l’époque moderne, le terme d’athée est une invective. Aussi, les athées se définissent plutôt comme irréligieux. ↑
  4. Comme les pommes dans le panier de la bergère… ↑
Tags : Association des libres penseurs athéisme islam Mouch Bessif révolution arabe Tunisie

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