octobre 2012

  Tout d’abord, il faut bien se rappeler que ce sont les croyants qui nous ont appelés « athées ». Personne, à ma connaissance, ne vient au monde en criant : « Dieu n’existe pas, je suis athée ». Dès la plus haute antiquité, des humains en ont appelé  d’autres « athées», pour la simple raison qu’ils niaient ou mettaient en doute l’existence de leurs dieux, en cette région et à ce moment. Et ce même motif est toujours en vigueur actuellement. Prétendre que « l’athéisme moderne » serait né au XVIIème ou XVIIIème siècle de notre ère commune est une illusion, ou relève d’une incompréhension totale de l’athéisme. A chaque époque, l’athéisme a été défini par les croyants, et par conséquent, les croyances évoluant, il est normal que leur définition de l’athéisme évolue. Le développement des monothéismes a donc aussi fait évoluer la notion « d’athée » et « d’athéisme ».

Robert Devleeshouwer s’est éteint dans la soirée du 19 septembre 2012. Il avait 87 ans. Professeur à l’ULB jusqu’en 1985, il a marqué comme nul autre des générations entières d’étudiants à qui il enseignait l’histoire économique et sociale. Bien plus que l’histoire économique et sociale en fait : c’est l’histoire elle-même qu’il professait, et une conception du monde et de la vie.

Voici quelques années, l’éminent savant, prix Nobel de médecine, professeur honoraire de l’Université catholique de Louvain qu’est Christian de Duve, avait marqué son indépendance intellectuelle vis-à-vis du christianisme, de ses textes, de sa théologie (et évidemment vis-à-vis de l’Eglise principale qui l’incarne en Belgique)(1).