avril 2016

Texte d’une conférence prononcée le 5 mars 2016 au 10e colloque international de l’aumisme à Paris, « La vie sur terre et dans l’au-delà ». Selon l’enseignement aumiste, la vie continue pour l’âme dans l’au-delà. Vous partagez cette croyance en une existence post-mortem avec d’autres religions, comme le christianisme et l’islam. Mais, à côté de ceux qui croient au paradis, à l’enfer ou à la colonne de Lumière, il y a ceux qui, faute de preuves scientifiques formelles (je ne parle pas ici d’indices) sur l’existence de cet au-delà, ne croient qu’à la vie terrestre. Les athées sont de ceux-là.

En 1516, paraissait à Louvain L’Utopie, le célèbre ouvrage de Thomas More. Vieux de cinq cents ans, ce texte reste d’actualité ! Car si la question de l’utopie prend nécessairement aujourd’hui des contours différents et même si nombre d’idées hardies de Thomas More, au rang desquelles, celle, centrale de l’abolition de l’appropriation privée, ne peuvent être partagées par beaucoup, y compris par tant d’hommes et de femmes qui pourtant auraient intérêt à le désirer, qui n’a, dans notre société toujours marquée par l’inégalité sociale, envisagé sa propre utopie ?

Depuis longtemps, peut-être plus fréquemment hier qu'aujourd'hui, nombre d'athées, d'agnostiques et d'anti-cléricaux, ont exprimé, le plus souvent discrètement et pas du haut de quelque tribune, l'idée que bien des prêtres ne pouvaient vraiment croire aux enseignements de l'Eglise qu'ils répandaient et encore moins les hauts prélats voire le Pape lui-même. Ne leur en déplaise, la mauvaise foi et le mensonge doivent être démontrés et la bonne foi (pas la vérité évidemment) doit demeurer présumée, jusqu'à démonstration et preuve de la mauvaise.