Les Athées de Belgique
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Confession éclectique de Denis Diderot

Posté le 30 mars 2021 Par ABA Publié dans Athéisme Laisser un commentaire

Marco Valdo M.I.

Dans cette Confession éclectique, comme dans les précédentes entrevues fictives[1], un Inquisiteur tente de cerner l’athéisme de l’impétrant ; c’est le métier d’Inquisiteur de faire parler les suspectes et les suspects d’hérésie – « Parlez, parlez, nous avons les moyens de vous faire parler »[2]. On trouve, face à l’enquêteur Juste Pape, le suspect Denis Diderot, né à Langres en 1713 – un des auteurs des Lumières. Athée, éclectique, rationaliste, matérialiste, il était d’une infinie rigueur morale, tenant d’une morale naturelle et d’une tolérance absolue vis-à-vis des croyances. Pour constituer son dossier, l’Inquisiteur se réfère à l’ensemble de l’œuvre de Denis Diderot et, plus particulièrement, à divers ouvrages qui seront signalés au fur et à mesure de l’entretien.

Bonjour, Monsieur Diderot. Je suis Juste Pape, enquêteur de l’Ovraar[3] en mission spéciale. Je voudrais tout d’abord m’assurer que vous êtes bien Monsieur Denis Diderot, né à Langres, le 5 octobre 1713 et baptisé le lendemain en l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de la ville.

Certes, Monsieur l’Inquisiteur, je suis ce Denis Diderot, aîné des six enfants d’un Didier Diderot, coutelier, et d’une Angélique Vigneron, fille de maître tanneur. C’était une famille très catholique.

Vous comprendrez, Monsieur Diderot, je n’ai pas le loisir ni les compétences pour débattre de vos réflexions philosophiques, ni de vous suivre dans vos débats à propos des recherches scientifiques de votre siècle. La seule chose qui m’importe est de cerner votre athéisme, même si, comme je l’espère, vous vous en êtes repenti lors de vos entretiens avec le curé de Saint-Sulpice.

Voilà, Monsieur l’Inquisiteur, une noble mission pour laquelle je vous apporterai tout mon appui, même si les visites répétées du curé de Saint-Sulpice[4] sur la fin de ma vie m’ont mis en garde. On m’a assuré que Voltaire fut l’objet d’un pareil siège et je ne sais si l’opium ne fut pas l’instrument de sa prudente conversion finale.

Monsieur Diderot, vous avez été tonsuré, vous avez porté le titre d’abbé, vous vous êtes marié à l’église Saint-Pierre-aux-Bœufs à Paris et vous avez été enterré en l’église Saint-Roch à Paris. Peut-être vous étiez-vous réconcilié avec le Ciel ? Qui sait ? Ce me semble un parcours de bon catholique.

Monsieur l’Inquisiteur, je vais vous confondre comme la Maréchale qui pensait qu’étant ni voleur ni violeur, je ne pouvais être athée[5]. Quand je fus assiégé par le curé de Saint-Sulpice, qui entendait me faire revenir dans votre troupeau, je n’ai jamais cédé. Je suis mort de bonne humeur ; j’avais pris mon repas méridien et je disais à ma femme : « Il y a longtemps que je n’ai mangé avec autant de plaisir », quand elle vit mes yeux s’éteindre. Et si j’ai été enterré dans une église, avec, à mes côtés, cet autre athée qu’était le baron d’Holbach, c’est que l’argent de Catherine de Russie avait séduit le curé[6]. Mon entourage ne tenait pas à ce que je sois jeté aux chiens, sort infamant réservé aux cadavres d’athées.

Ah ! dit l’Inquisiteur, Monsieur Diderot, on vous disait athée. En admettant que ce soit le cas, si vous étiez actuellement dans un de ces pays sous influence musulmane et qu’on vous menaçait de mort comme infidèle, vous soumettriez-vous aux injonctions du Coran, du Prophète et d’Allah ?[7]

Je n’y manquerais pas[8] ; sans l’ombre d’une hésitation, sans cesser d’être athée. Mon athéisme est une conviction fondée sur un long travail de réflexion et une mise à l’épreuve des faits du monde et de sa réalité ; ce n’est pas une confession, il n’est pas l’objet d’une foi.

Vous dissimuleriez, vous tairiez votre athéisme, en quelque sorte. En cela, demande l’Inquisiteur, ne seriez-vous pas hypocrite ?

Né cinquante ans avant moi, Jean Meslier, par ailleurs curé d’Étrépigny, petit village des Ardennes, qui ne voulait pas risquer d’être sanctionné, pensait de même que moi ; il honora son contrat de travail, fit le curé et se donna le visage d’un bon catholique jusqu’à sa mort ; il révéla son athéisme dans son testament[9] . C’était prudent. Il a fait comme tous les résistants du monde face à toutes les oppressions – à moins d’avoir vocation au martyre. Face aux fanatiques qui pensent qu’un bon athée est un athée mort, je pense, moi, qu’un bon athée est un athée vivant.

Comment peut-on être athée, dites-moi, Monsieur Diderot ?

Monsieur l’Inquisiteur, comment peut-on croire ? La question de la croyance se pose seulement au croyant ; la réponse athée est que ça n’a aucune importance. Dans le réel, tous les êtres vivants sont athées et l’immense majorité ne croit pas ; il se trouve que certains ont un fantasme qu’ils nomment Dieu. Si on veut comprendre le monde, Dieu ne sert strictement à rien et est un obstacle à l’élucidation des choses, des événements, des phénomènes, du chaos. En quelque sorte, sa supposition s’interpose, elle forme écran.

Cependant, Monsieur Diderot, qu’est-ce qui vous a fait ainsi devenir athée ? Serait-ce lié à vos intérêts pour la compréhension des sciences ?

Tout à fait, Monsieur l’Inquisiteur, ça discutait ferme à mon époque : pour ne parler que de chez nous, les croyants en un Dieu chrétien se disputaient entre eux ; les déistes y voyaient un horloger, un architecte ou un ouvrier ; et les athées n’y voyaient rien du tout. Longtemps, j’ai abordé la question de la matière vivante – son apparition, son évolution et sa reproduction – dans le cadre d’une explication créationniste déiste, admise à mon époque. Finalement, ce postulat de l’origine divine du vivant m’empêchait de renoncer à la foi. Or, une expérience biologique m’a fait envisager l’ensemble des phénomènes vitaux à partir des seules propriétés de la matière, en faisant l’économie de toute intervention de Dieu. Le monde était pour moi un univers depuis toujours en autoproduction et même, dirait-on à présent, en autogestion. Je disais ça ainsi : « Qui sait les races d’animaux qui nous ont précédés ? Qui sait les races d’animaux qui succéderont aux nôtres ? Tout change, tout passe, il n’y a que le tout qui reste. Le monde commence et finit sans cesse ; il est à chaque instant à son commencement et à sa fin ; il n’en a jamais eu d’autre, et n’en aura jamais d’autre. »[10]

C’est ce qui vous a conduit à devenir athée ? demande l’Inquisiteur.

Athée ? Oui, je suis devenu athée par étapes. J’ai commencé dans la foi catholique de mes parents – j’ai eu une sœur religieuse, un frère chanoine, moi-même, j’ai été abbé ; puis, j’ai voulu comprendre le monde, le monde physique, naturel, vivant, palpable, intelligible, que sais-je ? Je suis alors passé du Dieu des chrétiens, celui avec sa barbe, ses cheveux longs, ses incompréhensibles péchés, son amour, sa haine, son paternalisme, son patriarchisme, à un Dieu plus rationnel, tenant que « La raison seule fait des croyants » (J, 27)[11], j’étais devenu déiste. C’était très à la mode ; l’Être suprême était un dieu explicatif, un dieu bouche-trou de la connaissance, une sorte de rustine de la science. Impossible de le pratiquer longtemps, je l’ai laissé tomber, c’était une béquille inutile à celui qui marche. Du temps où j’étais déiste, je disais à peu près ceci : « L’Être suprême, sur son penchant à la colère, sur la rigueur de ses vengeances, il serait à souhaiter qu’il n’existât plus, car la pensée qu’il n’y a point de Dieu n’a jamais effrayé personne, mais bien celle qu’il y en a un » (J, 26). Pour en revenir à Dieu : je ne l’ai jamais vu, jamais entendu, jamais rencontré. Aujourd’hui encore, il est aux abonnés absents.

Quand même, athée à cette époque, et surtout, athée proclamé, dit l’Inquisiteur, ce ne devait pas être facile à vivre.

Vous avez raison, Monsieur l’Inquisiteur : athée était une position inconfortable. On ne pouvait pas s’affirmer tel ; il suffisait qu’on vous dénonce pour qu’on vous inquiète. On m’a poursuivi à la suite d’une dénonciation par le curé de Saint-Médard, qui disait notamment : « Diderot, homme sans qualité, demeurant avec sa femme chez le sieur Guillotte, exempt du prévost de l’île, est un jeune homme qui fait le bel esprit et trophée d’impiété. Il est l’auteur de plusieurs livres de philosophie, où il attaque la religion. Ses discours, dans la conversation, sont semblables à ses ouvrages. » Deux ans plus tard, on m’enfermait à Vincennes. Lors de mon arrestation en 1749, on m’a intimé de me taire ; j’ai promis « de ne rien faire à l’avenir qui puisse être contraire en la moindre chose à la religion et aux bonnes mœurs. »[12]. À cette condition, j’ai pu être libéré et j’ai autant que possible dissimulé ultérieurement mon athéisme et retardé la publication de certains de mes écrits au-delà de ma mort. L’athéisme révélé aux gens, c’était trop pour le pouvoir. Sous une monarchie de Droit Divin, si vous retirez Dieu, qu’est-ce qui reste comme justification au souverain ? Vous lui enlevez le trône d’en dessous de son cul. Vous êtes un dissident, un dangereux révolutionnaire. Aujourd’hui encore, laisser paraître son athéisme est souvent mal vu. C’est pareil dans toutes les nations et les États qui mettent Dieu dans leur Constitution ou qui mêlent Dieu à la vie publique. La religion est un instrument de domination et de domestication des gens et des populations.

Comment, reprend l’Inquisiteur, votre athéisme se définit-il ?

Monsieur l’Inquisiteur, mon athéisme ne se définit pas, mais je vais vous conter une parabole. J’avais eu connaissance d’une longue discussion[13] entre l’aumônier qui accompagnait Monsieur de Bougainville dans son tour du monde et Orou, un Otaïtien de mes amis. L’aumônier disait : « Ils pèchent contre la loi de Dieu, car c’est ainsi que nous appelons le grand ouvrier ; contre la loi du pays, ils commettent un crime. » Notez que ce religieux, censément catholique, dévoile le droit divin et même, se révèle conciliant avec le déisme. Mais Orou éclaire son athéisme primordial, qui est le mien, en disant : « Ces préceptes singuliers (ceux de la religion), je les trouve opposés à la nature, contraires à la raison, faits pour multiplier les crimes, et fâcher à tout moment le vieil ouvrier qui a tout fait sans tête, sans mains et sans outils ; qui est partout et qu’on ne voit nulle part ; qui dure aujourd’hui et demain et n’a pas un jour de plus ; qui commande et qui n’est pas obéi ; qui peut empêcher et qui n’empêche pas. » Orou se demandait : « Une de ces actions qu’il (le vieil ouvrier) a défendue comme mauvaise, c’est de coucher avec une femme ou une fille. Pourquoi donc a-t-il fait deux sexes ? » (S, 42) Vous voyez dans quelle absurdie ce vieillard barbu nous mène.

Vous y allez fort, Monsieur Diderot, qu’est-ce que Dieu a à voir avec le sexe ?

Beaucoup, Monsieur l’Inquisiteur. Le sexe ? Dieu tient l’homme par le sexe ; il y asservit la femme. Dieu a créé le sexe et s’est empressé d’interdire de s’en servir librement ; Dieu est pour le sexe réglementé. À ce sujet, voici l’agréable mésaventure de l’aumônier – que j’appellerai Jean – lequel était en quelque sorte en pension chez Orou et l’hôte de sa famille. Comme il était d’usage en Otaïti (ce l’est aussi, dit-on, chez les Inuits) d’offrir à l’hôte une compagne pour la nuit, Orou présente à Jean sa femme et ses trois filles, toutes nues, afin qu’il choisisse celle qui lui plairait. Malgré ses réticences (« Mais ma religion ! Mais mon état ! » s’écriait le naïf aumônier), Jean s’active la nuit avec Thia, la cadette et dès l’aube, il est félicité sur le lieu de ses exploits par l’ensemble de la famille (S, 41). Orou, en aparté, lui dit : « Je vois que ma fille est contente de toi, et je te remercie. Mais pourrais-tu m’apprendre ce que ce c’est que le mot religion que tu as prononcé tant de fois et avec tant de douleur ? » (S, 42). De l’avis de Thia, Jean était un homme entier, brave et fort aimable, comme Orou devait le souligner : « Mais, moine, ma fille m’a dit que tu étais un homme et un homme aussi robuste qu’un Otaïtien, et qu’elle espérait que tes caresses réitérées ne seraient pas infructueuses » (S, 68). Et le lendemain soir se présente, auprès de Jean, la puînée des filles d’Orou, Palli, appuyée elle aussi par les supplications du père et de la mère. Et Jean se lance alors bravement dans une nouvelle nuit d’amour ; et le jour suivant se présente Asto, l’aînée et Jean de remontrer ses talents ; puis, sans attendre, le lendemain, arrive la mère, femme de son hôte, que Jean s’obligea à obliger aussi courtoisement que ses filles (S, 69). Toutes se déclarèrent ravies. De retour au pays, Jean jura ses grands dieux qu’il regrettait vivement de n’être pas resté en Otaïti – sans sa religion !, sans son état ! (S, 71).

Monsieur Diderot, dit l’Inquisiteur, on me dit que vous receviez des lettres de ce sulfureux Voltaire ? Et que vous complotiez avec lui contre notre religion et notre État. Qu’en est-il ?

J’ai reçu un jour de Voltaire, à propos de François-Jean Lefebvre, chevalier de la Barre[14], ce jeune homme assassiné par l’intransigeance de la justice qui était, en ce temps-là, odieusement soumise à l’intolérance religieuse, une lettre dont j’extrais ceci : « Cependant le sang du chevalier de La Barre fume encore… et les juges sont en vie. Ce qu’il y a d’affreux, c’est que les philosophes ne sont point unis, et que les persécuteurs le seront toujours.… J’apprends que vous ne vous communiquez dans Paris qu’à des esprits dignes de vous connaître : c’est le seul moyen d’échapper à la rage des fanatiques et des fripons. Vivez longtemps, monsieur, et puissiez-vous porter des coups mortels au monstre dont je n’ai mordu que les oreilles. »[15] Je ne vois là que de la vérité dite par une bonne âme. Et je lui avais répondu : « Illustre et tendre ami de l’humanité, je vous salue et vous embrasse. Il n’y a point d’homme un peu généreux qui ne pardonnât au fanatisme d’abréger ses années, si elles pouvaient s’ajouter aux vôtres. Si nous ne concourons pas avec vous à écraser la bête, c’est que nous sommes sous sa griffe. » Que pensez-vous, Monsieur l’Inquisiteur, de toutes ces manœuvres de prêtres à mon encontre, de ces dénonciations et du silence qui me fut imposé pour le reste de ma vie ? Il est vrai qu’ils ne peuvent plus rien contre moi. Je suis retiré dans les terres d’une alliée puissante et bienveillante, qui m’avait dit :

Ça fait longtemps
Que je t’aime
Et notre hymen à tous les deux
Était prévu depuis le jour de
Ton baptême,
Ton baptême.
Si tu te couches dans mes bras,
Alors la vie te semblera
Plus facile,
Tu y seras hors de portée
Des chiens, des loups, des hommes et des
Imbéciles,
Imbéciles.

C’est là un havre de tranquillité dont on ne se lasse jamais. Et pour ce qui est de la suite des temps, je vous le dis tout net :

O vous, les arracheurs de dents,
Tous les cafards, les charlatans,
Les prophètes,
Comptez plus sur oncle Archibald
Pour payer les violons du bal
À vos fêtes,
À vos fêtes.[16]

Alors, dit l’Inquisiteur, il me faudra conclure que vous voilà athée pour l’éternité.

Eh oui, Monsieur l’Inquisiteur, je suis athée, je l’étais devenu, je le suis resté ; c’est dit, mais je ne cherche nulle part des prosélytes. Je laisse tout un chacun vivre tranquille avec toutes les croyances. Il m’est égal qu’on croie à Dieu ou au Diable, qu’on soit monothéiste, polythéiste, déiste, païen, croyant à quoi que ce soit, même à la théière bleue[17], mais je n’entends pas être inquiété dans ma tranquillité athée par vos envies de convertir les autres. Que chacun garde pour soi ses prophètes, ses préceptes, ses interdits alimentaires et ses mutilations ; abstenez-vous d’en faire profiter les autres et de convertir les enfants, les vôtres y compris. La vie est belle, la vie est courte et il n’y en a qu’une : sachons l’apprécier. Je vous salue bien, Monsieur l’Inquisiteur, avec une dernière citation pour vous et vos semblables :

On vit on mange et puis on meurt,
Vous ne trouvez pas que c’est charmant
Et que ça suffit à notre bonheur
Et à tous nos emmerdements.

Y en a marre[18]


Notes

  1. Carlo Levi, Raoul Vaneigem, Clovis Trouille, Isaac Asimov, Jean-Sébastien Bach, Bernardino Telesio, Mark Twain, Satan, Savinien Cyrano de Bergerac, Michel Bakounine, Dario Fo, Hypatie, Cami, Dieu le Père, Émilie du Châtelet, Percy Byssche Shelley, James Morrow. ↑
  2. Francis Blanche, in Babette s’en va-t-en guerre (1959). ↑
  3. OVRAAR : voir note dans Carlo Levi. ↑
  4. Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de Diderot, par Mme de Vandeul, Texte établi par J. Assézat et M. Tourneux, Garnier, Œuvres complètes de Diderot, I (LXV-LXVII) – notice II. ↑
  5. Denis Diderot, Entretien d’un philosophe avec la Maréchale de***, GF, Flammarion, Paris, 2009, 107 p. ↑
  6. Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de Diderot, par Mme de Vandeul, Texte établi par J. Assézat et M. Tourneux, Garnier, Œuvres complètes de Diderot, I (LXV-LXVII) – notice I. ↑
  7. Dominique Avon, « L’athéisme face aux pays majoritairement musulmans », dans L’athéisme dans le monde, ABA Éditions, Bruxelles, 2016, 125 p., pp.87-123. ↑
  8. Denis Diderot, Entretien d’un philosophe avec la Maréchale de***, GF, Flammarion, Paris, 2009, 107 p., p. 64. ↑
  9. Voir à ce sujet notamment : Jean-François Jacobs : « La bonne parole du curé Meslier », adaptation du Mémoire de Jean Meslier en un monologue théâtral, Aden, Bruxelles, s.d., 73 p. ; Serge Deruette : Lire Jean Meslier, Aden, Bruxelles, 2008, 553 p. et Œuvres complètes de Jean Meslier, Anthropos, 1970-72. ↑
  10. Denis Diderot, Le Rêve de d’Alembert, 1769, p. 15.11. ↑
  11. Jean-Paul Jouary, Diderot, la vie sans Dieu Introduction à sa philosophie matérialiste – Livre de Poche, Librairie générale française, Paris, 2013, 238 p. – toutes les citations tirées de cet ouvrage sont marquées (J, numéro(s) de page). ↑
  12. Voir Pièces relatives à l’arrestation de Diderot en 1749. ↑
  13. Denis Diderot, Supplément au Voyage de Bougainville, Belin – Gallimard, Paris, 2011, 128 p., pp. 43-44. – toutes les autres citations tirées de cet ouvrage sont marquées (S, numéro(s) de page). ↑
  14. François-Jean Lefebvre de La Barre (1745-1766 à Abbeville) est un jeune homme français de famille noble condamné à la mort pour blasphème et sacrilège par le tribunal d’Abbeville, puis par la Grand-Chambre du Parlement de Paris. Soumis à la question, il dut faire amende honorable, avant que ces braves chrétiens ne le décapitent. ↑
  15. Correspondance Voltaire –– Diderot à propos du danger que courait L’Encyclopédiste, dans Le Philosophe engagé.16. ↑
  16. Georges Brassens, Oncle Archibald, 1957, in Brassens – Les Chansons d’abord, Livre de Poche, Paris, 1993, 287 p. ↑
  17. La théière bleue renvoie à une réflexion de Bertrand Russell. Voir : La Théière de Russell. ↑
  18. Léo Ferré, Y en a marre !, 1967. ↑
Tags : athée athéisme déisme Diderot dieu écrivain Lumières mort Philosophie rationalisme religion sceptique

Réfléchir avec Dawkins

Posté le 24 novembre 2020 Par ABA Publié dans Athéisme Laisser un commentaire

Jean Bricmont

On vient de publier en français l’ouvrage récent (2019) de Richard Dawkins, Dieu ne sert plus à rien, traduit de l’anglais par Olivier Bosseau (H&O Science, Saint-Martin-de-Londres, France, 2020).

Le sous-titre de ce livre en résume bien le contenu : Lettre ouverte aux nouvelles générations sur la religion et la science. Dans cet ouvrage, Dawkins s’adresse en le tutoyant à un jeune imaginaire (qui est peut-être le « William » auquel le livre est dédicacé) d’abord pour lui expliquer les raisons de ne pas croire en Dieu et pour ensuite lui faire un bref résumé très pédagogique de la science contemporaine, en particulier de la théorie de l’évolution.

C’est un ouvrage facile et agréable à lire. La partie scientifique pourra intéresser tout le monde et le livre peut être un cadeau agréable pour un des jeunes auxquels Dawkins s’adresse.

Je ne suis pas compétent pour discuter de la partie « biologie » du livre. Bien sûr, tout le monde est d’accord avec l’idée générale de la sélection naturelle, mais il peut y avoir des désaccords sur la psychologie évolutive et en particulier sur l’évolution de l’altruisme auquel Dawkins consacre son chapitre 11.

Comme physicien, j’ai été agréablement surpris qu’un non-spécialiste comme Dawkins rapporte correctement ce que Schrödinger voulait dire avec son fameux chat « qui est à la fois vivant et mort ». Schrödinger ne pensait évidemment pas qu’un chat puisse être dans un tel état, mais il voulait montrer par réduction à l’absurde à quelle conséquence mène l’interprétation de Copenhague de la physique quantique, qui est enseignée dans les cours, et qui implique que les objets n’ont de propriétés définies que quand ils sont observés.

Ce que Schrödinger a montré, c’est que cette idée, qui est peut-être acceptable pour des objets microscopiques comme les électrons, s’étend, si l’on suit la logique de la physique quantique usuelle, à des objets macroscopiques comme des chats. Néanmoins, beaucoup de gens (mais pas Dawkins) pensent ou semblent penser que « la science » a montré que ce chat était à la fois vivant et mort avant qu’on ne le regarde, ce qui est l’exact opposé de ce que Schrödinger pensait.

Malheureusement, la seule alternative à l’interprétation de Copenhague que Dawkins envisage (ou connaît) est celle des mondes multiples où, dans l’exemple du chat, le monde se divise en deux, l’un dans lequel le chat est vivant et l’autre dans lequel il est mort. Mais cette multiplication de mondes se produit chaque fois qu’une expérience quantique ayant plusieurs résultats possibles se produit quelque part dans l’univers, ce qui mène à une prolifération de mondes absolument incroyable (pendant que j’écris ces lignes, des millions de millions de copies de moi vivant dans des mondes parallèles ont émergé). Il n’est pas clair qu’on a gagné au change avec les mondes multiples par rapport à l’interprétation de Copenhague[1].

Mais je digresse. Si je partage évidemment l’attitude de Dawkins par rapport aux religions (et son exposé, bien que classique, est très pédagogique), j’ai deux désaccords avec lui, un mineur et un majeur.

Un désaccord mineur

Le désaccord mineur est que c’est une mauvaise idée de mélanger philosophie et politique. Dawkins est une sorte de libéral classique de centre-gauche, ce qui est son droit évidemment, mais il y a des athées qui sont soit plus à droite, soit plus à gauche, ce qui suggère une certaine indépendance entre la politique et l’attitude par rapport aux religions. Comme exemple d’un tel mélange, Dawkins cite (p. 33 de son livre), afin d’illustrer la différence entre faits et mythes, le rapport de la commission Warren « de 888 pages » sur l’assassinat de Kennedy qui, après avoir consulté des « scientifiques, médecins, experts médico-légaux et experts en armes à feu » a conclu que Kennedy a été tué par « Oswald, opérant seul ». Je précise que je ne me suis jamais intéressé aux théories alternatives ou « théories du complot » sur cet assassinat, mais je sais qu’elles existent et qu’elles ne sont pas défendues uniquement par des illuminés.

De même, pour illustrer le fait qu’il n’y a nul besoin d’être croyant pour être généreux, il cite Bill Gates, Warren Buffett et George Soros comme étant à la fois incroyants et « les plus grands donateurs à des œuvres de bienfaisance au monde ». Nul besoin d’adhérer aux multiples théories du complot concernant Bill Gates ou George Soros pour penser qu’on aurait pu trouver un meilleur argument. Quant à Warren Buffett, il s’est en partie rendu célèbre en déclarant : « La lutte des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, la classe des riches qui mène cette lutte et nous sommes en train de la gagner »[2], phrase qui est peut-être plus remarquable pour sa lucidité que pour son altruisme.

Un désaccord majeur

Le désaccord majeur que j’ai avec Dawkins concerne le rôle de la théorie de l’évolution dans la défense de l’athéisme. En effet, pour Dawkins, celui-ci n’est devenu vraiment intellectuellement respectable qu’à partir de 1859, année de la publication de L’origine des espèces de Darwin. Mais alors, que penser de Diderot, d’Holbach, de la Mettrie, ou encore de notre cher curé Meslier ? Avaient-ils tort ? Raisonnaient-ils mal tout en arrivant à des conclusions justes ?

Dawkins, dont l’un des ouvrages les plus célèbres est L’horloger aveugle est trop impressionné à mon avis par l’argument du pasteur du XVIIIe siècle William Paley à propos de sa montre : Paley pensait que, si l’on pouvait accepter le fait qu’une roche apparaisse naturellement, une montre était tellement complexe qu’elle devait nécessairement avoir un horloger. Et la complexité de la vie ou de l’être humain nécessite de la même façon l’existence d’un horloger : pour Paley, c’est Dieu. C’est pourquoi Dawkins attache tant d’importance à Darwin, qui, pour lui, a donné, à travers la théorie de l’évolution, une réponse alternative à celle de Paley. Il y a bien un horloger, mais il est aveugle : c’est la sélection naturelle.

Mais la réaction de Dawkins n’est paradoxalement pas assez darwinienne : les chiens et les chats ne comprendront jamais les lois de Newton. Est-ce que cela prouve l’existence de Dieu ? La question semble idiote ? Elle l’est, mais en quoi est-ce différent de n’importe quel argument liant l’ignorance humaine à l’existence de Dieu ? Supposons que nous n’ayons aucune idée de pourquoi la vie ou l’intelligence sont apparues. Cela n’indiquerait pas plus l’existence d’une divinité que l’ignorance des chiens et des chats, et pour la même raison : si nous sommes comme eux les produits d’une évolution contingente, pourquoi devrions-nous avoir une réponse à toutes les questions que nous nous posons ? Einstein était plus darwinien que Dawkins quand il faisait remarquer que ce qui est étonnant, c’est que l’univers soit compréhensible.

Un croyant pourrait néanmoins demander : pourquoi ne pas accepter « Dieu » comme explication ou comme réponse à des questions auxquelles la science n’apporte pas de réponse ? Toute la question est de savoir ce qu’est « Dieu ». Pour l’immense majorité des croyants, Dieu est une sorte de force surnaturelle qui nous aide ou nous punit dans cette vie ou dans l’au-delà, et qui répond à nos prières. C’est ce que j’appelle le « dieu-superstition », parce que la croyance en ce dieu-là, ou ces dieux plus exactement, puisqu’il en existe des milliers, n’est pas différente des superstitions que l’on rencontre partout et à toutes les époques. D’ailleurs, Dawkins décrit très bien comment ces superstitions naissent et prospèrent sur le terreau de la crédulité humaine.

Bien sûr, ce dieu-là offre des réponses à de nombreuses questions : j’étais malade, et j’ai guéri ; pourquoi ? Parce ce que j’ai invoqué Dieu. Mais ce genre d’explications est facilement réfuté au moyen d’études empiriques, comme les autres explications pseudo-scientifiques.

Mais le « dieu » de Paley, celui qui est supposé expliquer l’origine de l’univers, ou de la vie, ou de la conscience, et qu’on pourrait appeler le « dieu-métaphysique » ou le dieu des philosophes et des théologiens, n’a rien à voir avec celui auquel croient l’immense majorité des croyants. En effet, si ce dieu existe, pourquoi se préoccuperait-il du sort d’une créature particulière sur une planète perdue quelque part dans l’univers ? Pourquoi se révèlerait-il dans un endroit particulier de l’espace-temps et, pour ce qui est des religions du Livre, dans un « coin obscur et perdu de l’Asie », comme le disait d’Holbach ?

Mais une fois que l’on sépare ces deux idées de dieu, qui ne sont en réalité liées que par l’usage d’un mot, lien qui crée beaucoup de confusion, on peut se demander quel est le contenu du concept de dieu-métaphysique. Une fois que ce concept est séparé de celui des dieux de religions réellement existantes, il devient vide. C’est le « dieu des trous » : là où il y a des trous dans notre savoir, au lieu de dire « on ne sait pas », on dit « c’est Dieu ». Mais si ce dieu n’a aucune propriété spécifique, ces deux dernières phrases ont le même sens et son invocation n’a aucune valeur explicative.

Pour une critique empiriste ou positiviste de la théologie

L’opposition entre science et religion joue un rôle en faveur de l’athéisme, mais pas à cause de théories scientifiques spécifiques, comme celle de l’évolution, mais à cause de différences de méthode : la révolution scientifique nous a appris à distinguer les causes ou explications réelles, qui sont testables au moins en principe, et les pseudo-explications purement verbales comme l’invocation d’un mot tel que « Dieu », détaché de toute propriété concrète.

C’est une critique empiriste ou positiviste de la théologie inspirée par les sciences naturelles dont nous avons besoin pour répondre aux théologiens plutôt que de théories scientifiques données.

Concernant les arguments religieux basés sur l’origine des êtres vivants, la réponse pré-darwinienne de Diderot[3] me semble plus juste que celle de Dawkins :

Si la question de la priorité de l’œuf sur la poule ou de la poule sur l’œuf vous embarrasse, c’est que vous supposez que les animaux ont été originairement ce qu’ils sont à présent. Quelle folie ! On ne sait non plus ce qu’ils ont été qu’on ne sait ce qu’ils deviendront. Le vermisseau imperceptible qui s’agite dans la fange, s’achemine peut-être à l’état de grand animal ; l’animal énorme, qui nous épouvante par sa grandeur, s’achemine peut-être à l’état de vermisseau, est peut-être une production particulière et momentanée de cette planète.

La volonté de trouver à tout prix des réponses « scientifiques » qui éviteraient de répondre « c’est dieu », mène certains à l’idée des multivers[4] : des physiciens ont montré que si certaines constantes physiques, par exemple la constante G qui entre la loi de la gravitation universelle de Newton[5], avaient des valeurs très légèrement différentes de celles qu’elles ont, la vie dans l’univers aurait été impossible. Pour « résoudre » ce problème on peut imaginer qu’il existe, au-delà de l’univers visible (si l’univers a environ 13 milliards d’années, on ne peut rien percevoir à une distance supérieure à ces 13 milliards d’années-lumière) une multitude d’univers avec des constantes physiques variables. Et pour résoudre notre problème, on déclare simplement que notre univers est un de ceux parmi des milliards d’autres (ou peut-être une infinité) dans lequel les constantes physiques tombent juste, afin que la vie soit possible.

Dawkins semble aimer cet argument et la question des multivers est plus compliquée que ce qui précède ; mais si l’on ne considère que cet argument-là et, dans la mesure où ces univers sont inobservables même indirectement, supposer leur existence pour résoudre le problème de l’ajustement précis des constantes physiques qui rend la vie possible dans notre univers, c’est comme dire « on ne sait pas » ou « c’est Dieu ».

Par ailleurs, il est certain qu’il existera toujours des questions auxquelles la science n’aura pas de réponse : qu’il y avait-il avant le Big Bang ? Et si on a une réponse à cela, on en posera d’autres du genre : pourquoi il y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

Bien sûr, ce qui précède ne vise pas à minimiser l’importance scientifique de la découverte de Darwin et de ses successeurs, ni à nier l’impact psychologique que cette découverte a eu sur les croyants, ce qui explique sans doute pourquoi la majorité d’entre eux la refusent, encore aujourd’hui (pensons aux musulmans, hindouistes, chrétiens américains ou africains). Et c’est encore moins une défense des religions et des théologies : au contraire, celles-ci sont tellement intellectuellement indéfendables que nous n’avons même pas besoin de Darwin pour les réfuter.

Finalement, il faut souligner l’importance du travail de Dawkins face à la résurgence des religions, ainsi que le scandale absolu qu’a constitué l’annulation récente d’une de ses conférences à Dublin, à cause de tweets de Dawkins comparant la gravité de différents délits sexuels ainsi qu’à cause de son opposition à l’islam[6].


Notes

  1. Néanmoins, l’idée des mondes multiples n’est pas la seule alternative à l’interprétation de Copenhague. ↑
  2. Voir par exemple : https ://blogs.mediapart.fr/jancap/blog/220413/la-lutte-des-classes-un-repoussoir-capte-par-les-riches. ↑
  3. Diderot D., Entretien entre d’Alembert et Diderot, Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1951, p. 877. ↑
  4. Que Dawkins ne confond pas avec les mondes multiples de la mécanique quantique, contrairement à Michel Onfray qui mélange tout avec tout, et devient plutôt embarrassant comme porte-parole de l’athéisme : https ://twitter.com/monsieurphi/status/1325733310333657089?fbclid=IwAR1sFks9AVPYQZoxDaPYlPFxvuiXA3bVoW0-dmNJPoedpteDLgCOySDc9qo. ↑
  5. Cette loi nous dit que les corps s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et à l’inverse du carré de leur distance. La constante de proportionnalité est notée G. ↑
  6. Voir https://www.independent.ie/irish-news/trinity-college-historical-society-rescind-richard-dawkins-invitation-over-authors-stance-on-islam-and-sexual-assault-39568028.html. ↑
Tags : athéisme chat de Schrödinger critique des religions Darwin Dawkins Diderot dieu religion science

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